Tagtik

Le "décapiteur" de Raqqa était-il belge?

Dans une enquête exclusive menée à Raqqa, l'ancien fief de Daech et capitale du califat auto proclamé, La Libre Belgique a retrouvé la trace d'un inquiétant personnage qui aurait laissé son empreinte sanglante dans la cité. Dans la ville syrienne, libérée le 17 octobre dernier, de nombreux djihadistes étrangers ont en effet semé la terreur et commis les pires atrocités.

Des témoins, interrogés à Raqqa par La Libre Belgique et RTL, expliquent que l'un des principaux bourreaux de la ville était un ressortissant belge et que deux femmes originaire de Belgique ont semé la terreur au sein de la police religieuse de l'Etat islamique, la Hisbah.

"J'ai connu un Belge. Il se faisait appeler Abou Souleiman al-Belgiki. C'était un coupeur de tête. Il était avec George al-Britani. Ils imposaient aux habitants d'assister aux exécutions", explique le conseiller et avocat Ibrahim al-Farajqui précise que les têtes des suppliciés étaient exposées sur les pointes de la barrière qui ceinturait le rond-point et que les corps des condamnés étaient abandonnées à même le trottoir. "Le Belge et le Britannique coupaient les têtes ici. La première fois, il y a eu 87 exécutions d'un coup, puis 17, puis 5 ou 6, cela dépendait".

Mais qui est donc celui qui se faisait appeler Abou Souleiman al-Belgiki? La confusion règne car au moins quatre Belges ont choisi le Abou Souleiman comme nom de guerre, dont Ibrahim al-Bakraoui, le kamikaze de Zaventem, mais aussi un autre djihadiste tué dès 2014 et un troisième homme qui ne correspond pas au profil.

S'agirait-il d'Anouar Haddouchi, un Belge expatrié à Birmingham avant de prendre la direction de la Syrie à l'été 2014? Seule une enquête pourra permetter de le confirmer

Un autre témoin, interrogé par La Libre pointe un bâtiment à la sinistre réputation: "Ici vivaient quatre femmes, deux Belges, une Française et une Tchétchène. Elles faisaient partie de la Qatiba al-Khansaa", une brigade chargée de surveiller des femmes. L'une d'entre elles a même laissé derrière elle son sobriquet : "Elle s'appelait Amara al-Belgikia. Elle conduisait une jeep noire. Sous ses habits on apercevait un pantalon sportif noir ainsi que ses baskets. Elle portait une kalachnikov. On voyait la cruauté dans ses yeux. Quand sa voiture arrivait dans le quartier, on avait peur.".


(LpR - Source : La Libre /Picture : Twitter)

Pour aller plus loin