Politique

C'est un secret de polichinelle: l’informateur Paul Magnette (PS) a un grand dessein : constituer une majorité fédérale sans les nationalistes flamands de la N-VA. Et ce, même s'il continue actuellement des consultations qui incluent dix partis (PS, SP.A, MR, Open VLD, CDH, CD&V, Défi, N-VA, Écolo et Groen)

Magnette a dans un coin de sa tête un rêve qui est à l'opposé de la coalition PS/N-VA que certains, dont Didier Reynders (MR) et Johan Vande Lanotte (SP.A), jugeait inévitable. Au moins une chose semble claire: les socialistes francophones et les nationalistes flamands ne semblent pas près de gouverner ensemble.

Mais ce plan B pour un gouvernement fédéral oblige l'informateur royal à faire bouger quelques lignes bien ancrées. Car il faudra convaincre le CD&V et, surtout, l’Open VLD de monter à bord d'un navire sans la N-VA.

Certains sont plutôt optimistes et estiment que Paul Magnette pourrait réussir le tour de force de rejeter Bart De Wever et son parti dans l’opposition. Est-ce un hasard si Gwendolyn Rutten, la présidente des libéraux flamands, s'est félicité sur Twitter du travail accompli par le nouveau président du PS ? Une sortie peu appréciée, on s'en doute à la N-VA...

Il se murmure que Gwendolyn Rutten ne serait pas par principe opposée à un gouvernement sans la N-VA. Et il semblerait que son entente avec Paul Magnette soit relativement bonne, même si le fossé entre leurs idées respectives en matière économique reste grand.

Paul Magnette, lui, semble convaincu qu'il est possible de trouver des compromis avec la présidente de l'Open VLD, même si une frange des libéraux n'est pas chaude à l'idée de monter dans un gouvernement sans la N-VA.

Les libéraux francophones peuvent-ils pousser leurs homologues flamands dans ce sens? Paul Magnette aurait sollicité l'aide l’aide du MR, qui semble sous le charme de ses talents de négociateur. "Même si la N-VA n’est pas encore écartée, il avance fort, ce n’est pas du bluff”, note un élu MR.

(LpR avec La Libre/picture: Pixabay)