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Marche pour le climat: les partis se mettent au vert

30.000 étudiants dans les rues jeudi et rebelote dimanche avec 70.000 personnes marchant pour le climat sous une pluie battante à Bruxelles. Un succès de mobilisation qui n'a évidemment pas échappé aux états-majors politiques. Les élections se rapprochant à grand, les partis avancent leurs propositions en matière climatique, parfois à la hâte. Le sujet a d'ailleurs été au centre des déclarations politiques du week-end.

Le tout nouveau président du cdH, Maxime Prévot prenait les devants, dès samedi, anticipant en quelque sorte la manifestation de dimanche: "L'environnement doit irriguer systématiquement l'action de notre parti", expliquait-il benoîtement.

Le PS a, lui, opinément diffusé ses 30 propositions pour le climat pendant qu'Olivier Maingain, le patron de Défi rappelait à point nommé les combats de son parti contre les autoroutes dans Bruxelles ou les nuisances des avions. Ecolo rappelle qu'il demande depuis longtemps une "loi climat", sans avoir eu jusqu'ici le poids électoral suffisant pour l'imposer. Le PTB demande quant à lui de taxer les multinationales pour les émissions de CO2 dont elles sont responsables.

Le délégué général du MR, Georges-Louis Bouchez, lui, espère un "débat national" pendant la campagne électorale. Mais pas sûr que sa façon d'envisager le débat passe auprès des marcheurs. "Il nous faut un vrai mandat. Chaque parti devrait venir avec des mesures très concrètes et il faut pouvoir interroger les gens sur ce qu'ils veulent et les conséquences qu'ils sont prêts à accepter. Car il faut éviter la schizophrénie de marcher pour le climat le jeudi et le samedi et, le vendredi, bloquer un rond-point, parce que la vie est devenue trop chère. Les petits pas, c'est terminé, il faut prendre des mesures très structurelles", confie-t-il l'Agence Belga.

Chacun son style, mais le fond reste le même: parler à la fibre verte des citoyens, à 5 mois des élections. Quitte à faire quelques amalgames au passage...

Que se passera-t-il d'ici à la fin mai? Les étudiants ont d'ores et déjà annoncé que leur mobilisation se prolongerait au moins jusqu'aux élections. Ils n'excluent pas que le mouvement se poursuive après le scrutin, pour peser de tout leur poids sur la formation et les priorités du futur gouvernement.

Les promesses et les engagements pour l'avenir, c'est trop flou. Les manifestants veulent des lois, du concret et du palpable. Un vrai changement de paradigme qui va, on en jurerait, obliger le monde politique à quelques grands écarts...

(LpR/Picture : Jon Tyson on Unsplash)

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques politique - société - économie - conflits

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