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Abandonnés par leur mère, deux frères survivent pendant 7 ans dans une forêt

C’est l’été, nous sommes en 1948 à Châtelaillon, commune du Sud-Ouest de la France. Deux frères, qui viennent de fermer une belle parenthèse en colonie de vacances, attendent que leur maman revienne les chercher…

Ils ne la reverront que 8 ans plus tard. Livrés à eux-mêmes, Patrice, 7 ans, et Michel, 5 ans, vont (sur)vivre dans les bois de 1949 à 1956. Dans un premier temps, ils resteront sur les lieux de la colonie de vacances, jusqu’à la terrible découverte du corps sans vie du propriétaire, suicidé. Pris de panique, les deux enfants vont s’enfuir et trouver refuge dans les bois. 

Là, dans cet environnement sauvage et parfois hostile, il leur faudra s’adapter, manger et se protéger. Patrice, le plus grand, allait chasser, Michel s’occupait de découper le lapin. Ce dernier explique d’ailleurs, des années plus tard, que leur complémentarité était indispensable à leur survie. Malgré le froid, les deux frères ne vont jamais s’écrouler, ni tomber malades, ni devenir fous. “Nous avons pris conscience que nous n’existions pas, que personne ne nous cherchait” explique Michel à Paris Match, relayé par 20 minutes. “Patrice a été à la fois mon père, ma mère, mon frère.” Nous nous sommes construit notre petite société entre frères. C’est la plus belle chose qui puisse arriver à un homme.”

Une liberté qui va perdre ses ailes en 1956, lorsque Michel et Patrice vont être reconnus par leur grand-mère dans un village. Leur mère va alors vouloir les récupérer, 8 ans plus tard. Alors qu’ils se pensaient inséparables, le pire va se produire : “Patrice est envoyé en pension dans le nord de la France.” Michel, quant à lui, restera à Paris. 

C’est le film Frères, d’Olivier Casas, avec Yvan Attal et Mathieu Kassovitz à l’affiche, qui va raviver les mémoires et redonner du souffle à cette histoire incroyable. En 2015, le réalisateur Olivier Casas rencontre Michel de Robert (l’un des deux frères)... La graine est plantée. “Ce qui est fort dans le film, c’est la fraternité. La vie dans la forêt n’est pas si importante”, raconte Michel. Et si, aujourd’hui, le septuagénaire veut en parler c’est parce que Patrice s’est suicidé à l’âge de 48 ans. Le besoin de lui rendre hommage se faisant pressant. 



(AsD - Source : 20 minutes - Illustration : Unsplash)

 

AsD

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques Consommation et Société

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