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Carlos Rodriguez : "Wimbledon arrive trop tôt"

Carlos Rodriguez, le coach de Justine, n'est pas du genre à nier la réalité. "En ce moment, Justine n'est pas prête pour gagner un tournoi du Grand Chelem. Elle n'est pas assez solide dans son jeu et dans sa tête. C'est un fait qu'il faut accepter.", explique-t-il dans La Dernière Heure. Lucide, comme à son habitude, le Belgo-Argentin estime qu'il y a trop d'écart entre l'envie affichée par Justine et sa capacité à hisser son jeu au niveau souhaité. "On l'a vu depuis le début du tournoi. Elle a besoin de dépenser beaucoup d'énergie pour gagner le moindre set. Elle a l'envie de bien faire mais, sur le court, elle n'y arrive pas vraiment. Du coup, elle doit gérer des paramètres inhabituels : la frustration, la peur, la nervosité...", précise-t-il. Mais Carlos Rodriguez n'est pas vraiment étonné de ce qui arrive à sa protégée de toujours. "N'oubliez pas qu'elle a été absente des courts durant un an et demi. Il faut lui donner du temps. On ne redevient pas numéro 1 comme ça. Bien sûr, en début d'année, elle avait réussi de grands résultats à Brisbane ou à Melbourne. Mais elle n'avait rien à perdre. Elle jouait sans pression, libérée. Là, il lui faut assumer. Et ce n'est pas simple." Lundi, la puissance de Samantha Stosur a fait éclater au grand jour les limites actuelles de Justine. "Elle n'a jamais vraiment pu prendre ses responsabilités. Elle n'est pas allée chercher la victoire d'une façon conquérante. Elle était trop passive. L'Australienne est une joueuse qu'il faut déstabiliser en variant les effets. Mais, en tout et pour tout, je crois que Justine n'a tenté que deux amorties et trois montées au filet. Elle avait peur de prendre le moindre risque. C'est la preuve qu'elle n'était pas sûre de son jeu", ajoute encore Rodriguez, qui ne veut pas se projeter trop loin dans l'avenir, alors que Wimbledon approche à grands pas. "Moralement, cette défaite est évidemment très difficile à accepter. Mais il va falloir tourner la page rapidement. Là aussi, il faut être réaliste. Le tournoi londonien arrive trop tôt pour que Justine puisse raisonnablement envisager de le gagner. Elle aura, bien sûr, moins de pression qu'à Roland-Garros. Quelque part, elle n'aura donc rien à perdre et tout à gagner. Mais de là à s'imposer, il y a de la marge. Elle est un peu juste pour cela." (S.P.H. avec LB/Picture : Belga)

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