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Quel salaire pour être heureux?

L'Enquête nationale du Bonheur, réalisée par le professeur Lieven Annemans (UGent) et soutenue par l'assureur-vie NN, fait apparaître que 7 Belges sur 10 ne sont pas satisfaits de leurs revenus actuels, indique La Dernière Heure. Si l'on en croit l'enquête, le revenu net moyen de 1.716 euros mensuels, ne serait pas suffisant pour rendre les Belges heureux.

En revanche, un pic de bonheur est atteint lorsque le revenu net normalisé par personne se situe entre 4.000 et 5.000 euros par mois, note le professeur en économie du bonheur. Mais si notre bien-être augmente avec les revenus, ce constat n'est valable que jusqu'à un certain point. Au-delà de 4.500 euros par mois, le degré de satisfaction des Belges baisserait.

Pour Lieven Annemans, les personnes les plus riches sont plus malheureuses et seules que les autres. Il détaille son propos: "Si nous ne puisons du plaisir que dans les richesses matérielles, celui-ci n'est, dans tous les cas, que de courte durée (...) Souvent, nous observons aussi que les gens achètent des objets chers pour compenser le manque de vrai bonheur. Certains semblent en vouloir toujours plus, même lorsqu'ils possèdent déjà beaucoup. Du reste, nous constatons que dans les catégories de revenus plus élevés, la solitude a une incidence encore plus forte sur le bonheur."

Un constat partagé par Oliver Malay, doctorant en Sciences économiques à l'UCLouvain qui n'a pas pris part à cette étude. "Beaucoup d'études ont été faites à ce sujet et les résultats obtenus ici sont semblables (...) Le bien-être augmente avec les revenus, jusqu'à un certain point ! Une fois qu'on dépasse un montant de 2.000 euros net, par exemple, le bien-être est positionnel par rapport à la norme culturelle. La comparaison sociale existe soit parce qu'il y a des inégalités importantes, soit par compétition. Le bonheur lié à l'argent se neutralise à moyen terme."

De son côté, An Lammens, qui accompagne les grands gagnants de la Loterie nationale, confie n'avoir jamais vu de nouveaux millionnaires malheureux. "Je n'ai jamais vu une personne qui avait gagné une grosse somme être moins heureuse", commente-t-elle. Elle admet toutefois que l'information doit être assimilée. "Ils sont perdus au début, c'est normal. Ils sont perturbés, ils ne connaissent pas tous les enjeux et le système. Mais ils s'habituent vite. On leur donne des conseils. On leur conseille d'aller voir un banquier privé. Et surtout de se taire. C'est le plus important, mais le plus difficile aussi…"

(FvE / Evergreen - Source: La Dernière Heure - Illustration Picture: Pixabay)

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