Economie

En Belgique, le nombre de faillites recensées atteint 8.825 unités, soit une baisse de 2 % par rapport à la même période en 2017, indique le quotidien L'Echo.

Si c'est à première vue une bonne nouvelle, un examen plus minutieux révèle un bien curieux contraste: alors que les faillites explosent à Bruxelles (+ 21%), elles ont diminué de 11% en Wallonie et de 8% en Flandre.

Un constat d'autant plus étonnant quand on sait que l'économie bruxelloise ne se porte pas plus mal qu'ailleurs. Qu'est-ce qui explique alors que dans la capitale plus d'entreprises mettent la clé sous le paillasson?

Pour Bruno Wattenbergh, senior advisor chez Ernst & Young, les sociétés dormantes ou sociétés fantômes ne sont pas étrangères à ce phénomène. "Ce sont des entreprises qui n'ont pas d'activité, pas de chiffre d'affaires et ne déclarent rien depuis des années. On ne sait pas ce qu'elles font. Lorsqu'elles ne paient plus la taxe sur les sociétés, elles se retrouvent dans le collimateur du parquet. Une entreprise qui ne rentre plus ses comptes peut même être citée en faillite directement", explique le spécialiste.

Or, Bruxelles loge un nombre important de sociétés dormantes: pas plus tard qu'en septembre dernier 3.000 entreprises n'avaient pas déposé leurs comptes ces trois dernières années. C'est donc presque une entreprise sur trois qui fait défaut. Souvent, il s'agit de sociétés écrans.

Au vu de ces données, Bruno Wattenbergh estime que cela n'a pas beaucoup de sens de comparer les faillites à Bruxelles avec celles des deux autres Régions du pays. Pour Bruno Wattenbergh cela serait même "une excellente chose" que la Justice bruxelloise soit en train de réaliser ce grand nettoyage.

Du côté du cabinet de Didier Gosuin, le Ministre bruxellois de l'Économie, on fait la même analyse : "Le tribunal de commerce mène depuis quelque temps la chasse aux sociétés dormantes. L'économie bruxelloise se porte plutôt bien puisque le volume d'emploi a progressé de 7% cette année, alors qu'il a diminué dans les deux autres Régions."

Au niveau des secteurs, les faillites se font surtout ressentir dans les services aux entreprises (+ 17%), chez les garagistes (+ 16,2%) et dans la construction (+ 4,2%). Ces augmentations dans ces trois secteurs seraient surtout concentrées à Bruxelles, indique le quotidien.

(FvE - Source: L'Echo / Illustration picture: Pixabay)