Tagtik

Polémique autour de la mosquée de Haren

Les 5.000 habitants de Haren en ont assez : après le projet de construction d'une méga-prison sur le territoire de la localité, ils sont à présent obligés de batailler contre un projet de mosquée, selon eux disproportionné.

Lorsqu'ils ont appris qu'une mosquée pouvant accueillir 1.200 fidèles allait être construite sur un terrain appartenant à la Régie foncière de la Ville de Bruxelles, les citoyens ont vu rouge.

Non pour s'opposer à la présence en tant que telle d'un lieu de culte musulman mais parce que le projet est mal calibré, qu'il va réduire la mobilité dans le quartier, un quartier qui manque paraailleurs de tout : crèches, commerces de proximité, infrastructures pour les jeunes, maisons de retraite.

Le projet, initié par le secrétaire général de la mosquée Ettaouba d'Evere, Hassan Bouit, médiateur communal, candidat PS aux communales de 2000 et personnage controversé, a provoqué une véritable levée de boucliers. Peu respectueuse des règles urbanistiques et de voisinage, la mosquée d'Evere n'a jamais demandé sa reconnaissance. Ce lieu de prière, l'un des plus grands de Bruxelles, garde une réputation équivoque, suite à l'inculpation et l'arrestation en 2014 de l'imam Mohamed Ben Ajiba, soupçonné de recruter pour le grand départ en Syrie.

Le PS bruxellois, parfois taxé de verser dans le communautarisme, a soutenu le projet de Haren, comme il l'avait déjà fait avec la mosquée de Neder-Over-Heembeek. Le bourgmestre Philippe Close s'est même plusieurs fois affiché lors de réunions publiques aux côtés des défenseurs de ce projet à Haren, tentant de peser de tout son poids politique, en pleine campagne pour les élections communales.

Mais, léger hic, Geoffroy Coomans de Brachène (MR), titulaire sortant de l'échevinat de l'urbanisme, avait lui repoussé le projet de mosquée à Haren. "La première fois que j'en ai entendu parler, il y a deux ans, il s'agissait de construire une mosquée de quartier d'une capacité de 300 places. La Ville avait accepté. Mais, lors de sa seconde visite, la délégation emmenée par M. Bouit est revenue avec un projet pour 1.200 personnes, et ça, nous ne l'avons pas accepté, pour des raisons de mobilité et d'intégration dans le tissu urbain. Cela m'a valu d'être traité de raciste ou d'antireligieux, alors que j'aurais agi tout pareil dans le cas d'une église. " Pause. " Je suis surpris que Philippe Close, qui se présente comme laïque, défende à ce point ce projet sans l'avoir réellement regardé," explique-t-il au Vif.

Autre opposant déterminé au projet, le futur premier échevin de la Ville, l'Ecolo Benoit Hellings, qui ne voit pas "à quel besoin harenois ce projet associatif de mosquée répond. "

(LpR - Source : Le VIF/Picture : Illustration: Pixabay)

LpR

LpR

Journaliste FR @Tagtik - Rubriques politique - société - économie - conflits

Pour aller plus loin