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Vers une taxe pour ceux qui roulent aux heures de pointe?

Selon une étude de la KULeuven, notre mobilité se trouve actuellement devant statu quo intenable. En effet, depuis les années nonante, nous n'avons pas réellement progressé en termes de mobilité.

Stef Proost, professeur d'économie des transports à la KULeuven, explique dans les colonnes de L'Echo: "Les files ont doublé en Flandre sur ces cinq dernières années. De 288.000 voitures de société en 2007, on est passé à 465.000 en 2017. On a fait des choses politiquement sympathiques comme la quasi-gratuité des transports publics ou les zones de basses émissions, mais pas vraiment efficaces pour la mobilité. Que fera-t-on quand, dans quelques années, tout le monde roulera en voiture électrique? Les pouvoirs publics continuent de subsidier des modes de transport dont les externalités sont énormes."

Partant de ce constat, la KULeuven se dit en faveur d'un système de tarification routière qui vise à lisser l'utilisation de l'infrastructure, ce qui concrètement signifie: pénaliser ceux qui roulent aux heures de pointe. Une solution défendue par Stef Proost, qui publie avec Ruth Evers, chercheuse à la faculté d'économie, un ouvrage qui ouvre des pistes audacieuses vers une mobilité durable.

Pour les auteurs, les solutions classiques n'ayant pas obtenu les résultats escomptés, la politique de taxation de la mobilité doit être envisagée différemment. "Beaucoup d'automobilistes pourraient prendre encore un café à la maison et arriver à la même heure au travail", estiment-ils.

Les auteurs plaident aussi pour que les recettes dégagées grâce à ceux qui roulent aux heures de pointe soient affectées à la baisse du coût du travail. Ainsi, celui qui se rendra sur son lieu de travail pendant les heures de pointe ne perdra pas en salaire. En revanche, le travailleur qui optera pour les heures creuses y gagnera" indique Stef Proost.

Une idée qui pourrait peut-être bien rouler...

(FvE - Source: L'Echo - Illustration picture : Belga)

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