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“J’entendais son souffle bestial”: un jeune Français assiste au massacre de toute sa famille

Octobre 1983 à Saint-Martin-le-Noeud, dans l'Oise (France). Jean-Yves Larousse, alors âgé de 15 ans, est le témoin de l’ombre d’une véritable tragédie. Toute sa famille se fait massacrer, sous ses yeux. 

Jean-Yves sera l’unique survivant de cette tuerie, impensable. 

Dans la nuit du 5 au 6 octobre 1983, tout bascule pour cette famille française à l'existence paisible et heureuse. Tout commence à table, dans la soirée. La famille se réunit autour d’un hachis parmentier préparé par Caroline, la sœur de Jean-Yves, et son ex petit ami, Pascal.  "Ça m’a surpris de le voir là. Maman également était surprise parce qu’avec ma sœur, ces derniers temps, c’était un peu compliqué." explique Jean-Yves au média Franceinfo. 

Dès les premières bouchées, le père de Jean-Yves est pris de malaise. Le repas avait été “modifié”. Pascal avait drogué la famille au complet avec des somnifères. "J’ai le souvenir que maman a dit ‘Pascal nous a drogués'. Je n’ai pas compris du tout. J’étais ahuri. Du coup, on a été aussi pris de sommeil et je suis allé me coucher." poursuit-il.

Ce sont des bruits de porte, de pas rapides dans la maison et une respiration bestiale qui vont sortir Jean-Yves de son sommeil médicamenteux. Toujours un peu embrumé et noyé sous les effets des drogues, il va se lever et traverser sa chambre ; “Là, dans le couloir, j‘entends une respiration très forte, une respiration animale, un souffle bestial. Et, j’aperçois une lame qui brille dans, je ne sais pas, je ne sais pas d’où venait la lumière, mais je vois quelque chose de métallique qui vient vers moi. Je me fais éventrer. (...) Je vais être blessé une deuxième fois à la cuisse. Et je vais être laissé pour mort."

Quelques instants plus tard, l’adolescent qu’il était alors, va reprendre ses esprits et se glisser sous le bureau d’une pièce à l’étage, se mettre à l'abri. De cette cachette, il va entendre l’horreur…, sa sœur se fait massacrer à coups de couteau à quelques mètres de lui. Il se rendort, abattu… C’est une fumée envahissante et épaisse qui va à nouveau le sortir de sa torpeur. Pour survivre, il va rassembler ses forces et courir vers la porte d’entrée, faisant le constat du drame : sa maman, son papa, son frère gisent sur le sol. Et l’enfer n’a pas de limite puisque 200 mètres plus loin, une fois le portail de sa maison enjambé, Jean-Yves va découvrir ses grands-parents, inconscients dans une mare de sang. Il comptait aller trouver de l’aide auprès d’eux, leur maison étant voisine de la sienne. 

Pascal Dolique est arrêté et avoue avoir assassiné “six des sept membres de la famille de son ex-petite amie. Par dépit amoureux. Par désespoir sentimental. Il le redira lors de son procès en 1989.” rapporte Franceinfo. L’assassin est condamné à la perpétuité avec une peine de sûreté de 18 ans. Il est, aujourd’hui, libre. 

Jean-Yves a construit sa propre famille, gardant ce massacre en secret d’abord, le couchant sur papier ensuite… Unique survivant, il raconte la tragédie dans “L’écho des ombres”, un ouvrage co-écrit avec Camille, sa fille, et la journaliste Constance Bostoen. Il témoigne pour les autres, pour dynamiter le tabou et couper les liens du silence, pour que son fardeau ne devienne pas celui des générations suivantes. Calme, doux, résilient. Il dira sur le plateau de Ça commence aujourd’hui : “chacun mérite une deuxième chance”. 

 

(AsD - Source : France info - Illustration : Unsplash)

 

AsD

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques Consommation et Société

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