Cet "anti-stress" est en train d'anéantir les troupes ukrainiennes
Le vendredi 29 mars, le commandant d’unité Pavlo Petrytchenko a fait bouger le chef d’Etat ukrainien. En quelques heures seulement, sa pétition, dénonçant les ravages des jeux d’argent dans les rangs militaires, a obtenu pas moins de 25 000 signatures, assez que pour attirer l’attention de Volodymyr Zelensky et le “forcer” à prendre les mesures nécessaires.
Le 2 avril, le président ukrainien affirme : « nous préparons des mesures appropriées qui assureront le contrôle nécessaire de l’industrie et contribueront à protéger correctement les intérêts de la société. » D’après Le Monde, les mots employés par le commandant d’une unité de drones au sein de la 59e brigade ont directement fait écho auprès de la population ukrainienne. Dans sa pétition, il décrit ces jeux comme « le seul moyen de faire face au stress », pour des soldats envoyés à la guerre, loin de leurs familles, « sans possibilité de se reposer correctement, ce qui les rend particulièrement vulnérables sur le plan psychologique ».
La ludomanie sème, selon lui, le chaos au sein des troupes armées. Il affirme d’ailleurs que certains joueurs dépensent l’entièreté de leur argent de poche et qu’ils sont obligés de contracter des microcrédits. Une situation qui les écrase, eux et leur famille, sous le poids des dettes. “L’officier évoque même des cas où des soldats mettent en gage ‘des drones et des caméras thermiques, causant ainsi un préjudice non seulement à eux-mêmes, mais aussi à leurs compagnons d’armes’”. indique Le Monde.
Au-delà du front, Pavlo Petrytchenko voit dans ces jeux une “menace directe pour la sécurité nationale du pays”. Il souligne que “de nombreux casinos en ligne russes ciblent les consommateurs ukrainiens pour accéder aux données personnelles du personnel militaire et d’autres citoyens”. L’officier ukrainien, en conclusion de sa lettre, s’adresse à Zelensky et lui demande de soumettre un projet de loi visant à l’interdiction des jeux d’argent auprès du personnel militaire et la limitation “des liens du secteur avec l’armée.”
(AsD - Source : Le Monde - Illustration : Unsplash)
