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A l’imparfait du subjectif -#3- L’Euro, une pub pour le Brexit ?

Coups de cœur ou coups de sang, Gilles Maes partage avec nous ses émotions sportives. Quand l’œil acéré d’un éternel sceptique croise le regard émerveillé d’un éternel enfant , cela donne une chronique forcément anachronique. Retour sur la qualification des Anglais, à l’imparfait du subjectif…

"Nous voici donc à la veille des quarts !

C’est du gâteau, il y en a quatre !

L’Allemagne a fait mentir Gary Lineker.

Non ! Ce ne sera pas l’Allemagne qui gagnera à la fin.

Du moins pas cette fois-ci.

 

Pour l’Angleterre une voie royale s’est ouverte vers la finale .

Faut avouer qu’en y regardant bien (et pourtant je ne suis pas un type regardant) l’UEFA a tout fait pour ça.

Un seul match à Rome tous les autres à Wembley.

Les futurs adversaires, de ce que certaines mauvaises langues appelaient naguère la «Perfide Albion», vont jouer entourés de 50.000 potentiels hooligans, ardents défenseurs du fair-play. On n’est pas à une contradiction près.

Du coup, on imagine que la troupe à Gareth Southgate va jouer comme elle boit sa bière, sans pression.

Cette victoire paraît tellement indispensable aux Anglais, à la trappe qu’ils passeraient les déboires familiaux de Madame Deux. Et par la même occasion quelle belle promo pour le Brexit cher au petit Boris.

Tout paraît réglé, C’est un must ! Une nécessité ! C’est presque obligé !

 

Seule une surprise pourrait mettre à mal (à peine) le flegme légendaire des sujets de sa Majestés (oui je sais j’ai mis un s, c’est logique n’est-elle pas Elisabeth II ?).

 

Et à l’Euro les surprises, c’est pas ça qui manque.

C’est pas comme à la Coupe du Monde où d’office c’est un gros favori qui emporte l’épreuve. Sauf en 1954 année où la grande Hongrie de Puskas, Kokcis, Hidegkuti, Czibor et consorts (c’est le cas de le dire) s’est fait bernée par l’Allemagne.

On a appelé ça le miracle de Berne.

Miracle dû paraît-il, à la pluie, aux chaussures à crampons d’Adi Dassler, à la Previtine,

à un arbitrage pour le moins discutable, aux intérêts économiques d’une Allemagne en pleine reconstruction ainsi qu’à des raisons politiques (les vilains Hongrois représentaient un pays communiste ! Non mais vous vous rendez compte ?)

Mais c’est une autre histoire, demandez donc à votre Oncle Paul de vous la raconter.

 

Ça nous éloigne de l’Euro qui, disais-je c’est un peu comme un œuf Kinder (Monsieur Ferrero si tu veux me donner des petits sous pour cette citation, j’accepte de bon cœur).

Qui aurait parié un heller sur une victoire de la Tchécoslovaquie en 1976 ?

Qui aurait misé un öre (ou une si tu préfères. Être une öre une öre seulement...) sur celle du Danemark en 1992 ?

Ou encore un cent sur la Grèce en 2004 ?

Toi ? Allez allez, c’est pas la peine de faire le stoefer, je ne te crois pas.

 

Donc il reste un espoir, les Anglais ne sont pas tout à fait à l’abri d’une surprise.

Sauf qu’on a tout fait pour la gâcher.

Damned !"

 

(Gilles Maes/Picture kottke.org)

 

Gilles Maes

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