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Le champion d’Europe Koen Naert sur Rotterdam, la chambre climatique et les frites japonaises après la course

La vie n’est pas un sprint, mais un marathon, dit-on couramment. Les athlètes d’endurance ne le savent que trop bien. Patience, autodiscipline, tâtonnements, nombreuses heures d’entrainement et travail de longue haleine ont amené cinq marathoniens belges aux Jeux Olympiques de Tokyo. Ou plutôt à Sapporo, car le marathon olympique a déménagé dans cette ville à 800 kilomètres au nord de la capitale par crainte de la canicule de Tokyo. Ces héros qui seront sur la ligne de départ dans le Parc Odori pour courir sous le maillot belge méritent déjà notre respect. Après un grand tour et deux petits tours, la gloire éternelle les attend le 7 et le 8 août, eux qui entreront un par un et à jamais dans l’histoire du sport belge comme athlètes olympiques. Avec ces cinq athlètes, nous préfacerons ce qui sera sans doute les plus éprouvants 42 kilomètres de leur vie. Le premier qui a chopé le virus du marathon est Koen Naert.

Koen Naert est un Flandrien de 31 ans qui est devenu champion d’Europe du marathon en 2018. Son rire malicieux et son approche positive de la vie en font un des athlètes les plus sympathiques de Belgique. Mais ne vous méprenez pas, car dès que le signal de départ est donné, cet athlète professionnel de l’Excelsior Bruxelles qui est entrainé par Raymond Van Paemel se transforme en véritable guerrier doté d’une capacité d’endurance phénoménale. Aux Jeux Olympiques de Rio, Naert avait terminé à une belle 22ème place. Avec un meilleur temps personnel de 2:07:39, Naert fait partie du top européen absolu. La veille des Jeux Olympiques, nous nous sommes entretenus avec cet ancien infirmier qui à côté de sa vie professionnelle est également étudiant à l’Université de Gand.

Quand as-tu compris pour la première fois que tu iras aux Jeux Olympiques et quels sentiments te sont passés alors par la tête ?
Koen Naert: « D’un côté, ce fut assez tôt en fait et d’un autre côté assez tard. La fenêtre de qualification s’est ouverte pour nous début 2019. J’avais donc immédiatement misé sur le marathon de Rotterdam. J’y avais couru en 2:07.39. J’avais alors pensé que ce chrono signifiait presque à coup sûr un ticket pour les Jeux. Mais on peut jamais savoir, en fait. La sélection olympique définitive ne m’a été communiquée qu’en juin 2021, soit près de deux ans après mon marathon. Mais je savais qu’il était peu probable que trois autres athlètes belges fassent mieux entretemps. Aussi, j’ai donc été particulièrement content quand j’ai entendu que j’étais qualifié pour mes deuxièmes Jeux Olympiques »

Dans quel cas pourra-t-on parler de Jeux réussis pour toi??
Koen Naert: "Je trouve très difficile de parler en termes de classement spécifique. Je pense qu’ils seront réussis si je n’ai rien négligé tant durant la préparation que durant la course elle-même. Je ne pourrai alors qu’être satisfait. Le plus important, c’est d’avoir fait le maximum. Si après ça, 7, 14 ou 21 athlètes sont meilleurs dans cette course et que tu sais que tu as tout donné et que tu ne pouvais faire mieux, il faut alors pouvoir l’accepter.

Crains-tu les conditions climatiques à Sapporo et comment t’y es-tu préparé?
Koen Naert: "On a en effet écrit et dit beaucoup de choses sur les conditions climatiques difficiles à Sapporo. Nous nous y sommes préparés le mieux possible, notamment en nous entrainant dans la chambre climatique. L’acclimatation est également très importante. Etre au Japon suffisamment de temps à l’avance est donc également essentiel. D’une part pour le décalage horaire, d’autre part également pour le climat. Mais même le temps est bien sûr difficilement prévisible. Ainsi, par exemple, à Sapporo, il peut faire plus chaud qu’à Tokyo. Il ne nous reste plus qu’à attendre! Je citerais en l’occurrence le professeur Hespel : 'Prepare for the worst'. Prépare-toi pour les conditions les plus difficiles possibles et alors, ça ne peut qu’aller mieux. C’était notre point de départ durant la préparation”.

Quels sont les projets après les Jeux Olympiques?
Koen Naert: "J’attends avec impatience de partir en vacances avec ma famille après les J.O. Car la période avant les Jeux a été fort chargée. Ainsi, juste avant de partir au camp d’entrainement au Kenya, j’ai passé mes examens à l’Université de Gand. Heureusement, je n’ai pas de seconde session et donc, jusque fin septembre, je suis tranquille. Je peux passer du temps en famille. C’est le plus important après les Jeux. Par ailleurs, je ne perds pas de vue le championnat d’Europe de marathon où je défendrai mon titre européen. Ce championnat est également très important pour moi.

Quelle alimentation/plat/en-cas dont tu t’es privé ces derniers mois aimerais-tu manger après la course ?
Koen Naert: "La liste est longue en fait. Ainsi, j’ai toujours une grosse envie de frites après la course. Je ne refuse jamais de vraies frites belges de la friterie locale. Mais ça fait déjà un bail que je n’en ai plus mangées. Cependant, au Japon, ce ne sera probablement pas la première chose que je pourrai manger ici. Aussi, je devrai sans doute attendre mon retour en Belgique pour dévorer un paquet de frites et un hamburger. Par contre, vous me verrez sûrement avec un sachet de M&M’s après la course.

Peux-tu donner 3 bons conseils à un novice qui va courir dans quelques mois son tout premier marathon ?
Koen Naert: "Prépare-toi bien. Ne cours pas avec de nouvelles chaussures durant ton marathon. Et veille à ce que tu aies suffisamment de ravitaillement le long du parcours. Eau, alimentation et glucides sont très importants et permettent à de nombreux coureurs débutants d’éviter un coup de bambou ».

Le dimanche 8 août, on pourra suivre Koen Naert et les autres marathoniens belges dans leur tentative de signer une prestation étincelante aux Jeux Olympiques. Retrouvez l’horaire exact ici.

(Skwadra & Dupk by Tagtik/Picture: Koen Naert)

 
 
 
 
 
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