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Roman Kejžar revient sur ses expériences de marathonien olympique

Roman Kejžar a participé à trois Olympiades comme athlète pour la Slovénie. Ce sympathique coureur de fond a encore toujours à son nom le record national sur semi-marathon et sur marathon. En tant qu’athlète, il a participé aux Jeux Olympiques à Sydney, à Athènes et à Péking. Ensuite, Kejžar a mis un terme à sa carrière bien remplie et encadre depuis lors les athlètes mal-voyants pour préparer les concours internationaux et même les Jeux Paralympiques. Ainsi, il a été présent en tant que coach à Londres et aux Jeux de Rio de Janeiro. Nous avons rencontré cet expert slovène du marathon.

Peux-tu décrire l’ambiance particulière des Jeux Olympiques?
Roman Kejžar: "Les Jeux Olympiques n’ont lieu que tous les quatre ans. Aussi, l’enjeu est plus élevé et les attentes des athlètes sont plus grandes. Il règne évidemment une ambiance unique dans le village olympique. Les athlètes de différents sports sont réunis et se rencontrent. On y rencontre par exemple des tas de célébrités qu’on ne rencontre pas lors des autres compétitions d’athlétisme. Le village olympique est, en fait, une grande famille. Il y a des cantines, des restaurants qui sont ouverts 24 heures par jour et qui proposent des plats du monde entier. En outre, il y a des lieux de rencontres, des piscines, des bus qui circulent constamment dans le village. Muni de votre accréditation, vous pouvez en profiter. Le village est clôturé et hautement sécurisé. L’accès n’y est possible qu’avec une accréditation. Il est également possible d’aller voir les matches et concours des autres disciplines. Tout cela fait en sorte que les Jeux Olympiques sont un moment exceptionnel dans la vie d’un athlète. Mais bien sûr, il y a aussi le résultat qui importe. Tout le monde veut participer, tout en faisant la meilleure prestation possible aux Jeux Olympiques. »

Tu as participé à trois marathons olympiques. Quel est ton meilleur souvenir et pourquoi?
Roman Kejžar: "Le choix est difficile. Mon premier marathon olympique à Sydney en 2000 était certainement spécial car j’étais focalisé sur une bonne prestation. Mes deuxièmes Jeux Olympiques à Athènes ont été également particuliers parce que le départ avait été donné dans la ville grecque de Marathon et que l’arrivée avait lieu sur la piste d’athlétisme du légendaire stade panathénaïque où s’étaient déroulés en 1896 les premiers Jeux Olympiques modernes ».

Quel marathon olympique a été le plus difficile pour toi et pourquoi?
Roman Kejžar: « Mes trois marathons olympiques ont été en fait difficiles parce que les conditions climatiques étaient mauvaises : températures élevées et un degré élevé d’humidité. Le plus difficile a été le marathon de Sydney. J’étais à ce moment très bien classé parmi les participants à cause de mon meilleur temps personnel. J’ai commencé la course dans le premier groupe et j’avais l’ambition de terminer dans le top 15 mondial. Le long voyage vers un autre continent, les conditions climatiques et le vent durant la course ont vraiment influencé ma dépense énergétique. Dans la première partie de la course, j’ai consommé trop d’énergie. Le vent s’est intensifié et après 20 kilomètres j’étais déjà en difficulté. La suite fut un long chemin de croix jusqu’à la ligne d’arrivée. A Athènes, il y avait 36 degrés au départ de la course. Et à Péking, il y avait également une forte chaleur et beaucoup d’humidité ».

Y a-t-il de grandes différences entre un marathon olympique et un marathon ordinaire ?
Roman Kejžar: "En fait, oui. Le marathon olympique est très particulier, vu que les meilleurs marathoniens de plus de 100 pays veulent s’y mesurer entre eux. On a vraiment l’impression de faire partie de la crème des athlètes qui sont parvenus à se qualifier pour ce marathon olympique. La différence avec un marathon ordinaire, c’est que pour un marathon olympique, l’accent est davantage mis sur le classement que sur le chrono final. Il ne s’agit pas seulement de conditions de course parfaites et du parcours lui-même, mais surtout du classement. Sur un parcours vraiment difficile et dans des conditions difficiles, le meilleur athlète gagnera de toutes façons. Les marathons classiques sont programmés quand les températures sont idéales, les organisateurs choisissent de surcroît des rues rapides et rectilignes et le départ est donné de bonne heure. Tout ceci pour créer les conditions les plus idéales pour une course de marathon. Ce n’est pas le cas aux Jeux Olympiques ».

Regarderas-tu le marathon olympique de Sapporo à la télé? Qu’attends-tu de la course?
Roman Kejžar: "Oui, je regarderai certainement le marathon olympique. J’attends une bataille passionnante et intéressante pour les médailles. Vu que cette fois, aucun de mes athlètes n’est présent, je n’ai pas vraiment approfondi la question des conditions et du parcours. Aussi, je ne peux pas en dire grand chose. Le chrono final dépendra certainement des conditions climatiques, du parcours, de la température et de l’humidité. Normalement, les marathoniens kenyans et éthiopiens sont favoris, mais il y a toujours des surprises aux Jeux Olympiques. Et ce sont précisément ces surprises qui donnent un charme particulier au marathon olympique »

(Skwadra & Dupk by Tagtik/Picture: Roman Kejžar)

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