Tagtik

Le Qatargate devient une affaire d'état: trois enquêteurs empoisonnés dans un café

Trois inspecteurs de l’Office central de lutte contre la corruption (OCRC) ont été victime d'une tentative d'empoissement, en janvier, en relation -semble-t-il- avec le Qatargate, l'affaire d'état sur laquelle ils enquêtaient...

Les trois inspecteurs étaient allés boire un verre dans un café du centre de Bruxelles (Belgique) quand la situation est devenue soudain complètement incontrôlable. Les trois hommes se sont comportés de manière inappropriée auraient même frappé un barman. La police a été appelée en renfort, mais leur intervention a tourné au pugilat. Un des inspecteurs a dû être transporté à l'hôpital. Il semblait être en état de choc et les médecins ont relevé qu'ils se comportait comme un animal. Il faudra une injection pour le calmer. Quelques semaines après les faits, il apparaît désormais que les trois inspecteurs ont été drogués.

La police fédérale belge avait en effet ouvert sans attendre un dossier disciplinaire pour ébriété et comportement déplacé. Mais une enquête plus approfondie menée par le ministère public révèle que les trois inspecteurs ont en fait été drogués. La principale victime, emmenée à l'hôpital présentait encore d'énormes doses d'amphétamines dans son organisme, 12 heures après les faits. 

L'homme, tout comme ses deux collègues, n'a aucun souvenir de cette soirée au café. Les deux autres inspecteurs présentaient les mêmes symptômes – mais plus légers –  suite à la même surdose d’amphétamine. Les trois hommes auraient bu 5 bières en 3 heures.

Détail qui a toute son importance, les trois inspecteurs travaillaient sur le dossier du 'Qatargate', une affaire d'état en Belgique,  autour des tentatives supposées du Qatar et du Maroc d'influencer le processus décisionnel économique et politique du Parlement européen. Plusieurs politiciens belges et parlementaires européens sont impliqués dans ce scandale.

Apparemment, les amphétamines auraient été ajoutées aux boissons des inspecteurs, probablement dans un premier café, où il se seraient rendus avant celui où les incidents ont éclatés. L'intervention de services secrets étrangers est pour le moment la thèse privilégiée par les enquêteurs.

L'empoisonnement des enquêteurs semble répondre à un plan clair : décrédibiliser les enquêteurs serait pour les pays mis en cause dans le Qatargate un moyen de remettre en question le professionnalisme de l'enquête. Le parquet de Bruxelles a déjà fait savoir qu'une plainte avait été déposée pour tentative de meurtre.

 

(LpR avec RS/Source : Bruzz - Het Nieuwsblad/Illustration picture : Radovan via Unsplash)

Pour aller plus loin