Des bouchons et des ancêtres avec l’Alfa Romeo Stelvio
Tentons le diable pour aller à Rétromobile à Paris début février. Faisons la route en Diesel ! C’est au volant de l’Alfa Romeo Stelvio Q4 Diesel, un SUV de 210 ch que se fera donc ce périple autoroutier entre deux capitales.
Mettons toutes nos chances de notre côté pour un long trajet aller-retour sans escale entre Bruxelles et Paris, et retour. Pour cela, rien de tel que le gazole. Le débat reste ouvert bien sûr, mais pour l’heure. Réservoir plein, c’est en Alfa Romeo Stelvio que la route entre les deux capitales se fera avec le moteur Diesel de 210 ch (154 kW) associé à une transmission intégrale avec une boîte automatique à 8 rapports. Voilà pour les présentations. Techniquement, l’autonomie au départ est de 690 km selon l’ordinateur de bord. Plus que les 620 km pour l’aller-retour. Dès lors, il est tout à fait possible d’envisager un double relais sans remplissage pour ce SUV de 4,69 m de long. C’est parti : banlieue bruxelloise, R0, E19, A2, A1, boulevard périphérique, porte de Versailles.
Juste pour manger
La « descente » vers Paris a pris 4h30, avec une pause de 30 minutes à mi-chemin, pour remplir l’estomac, pas le réservoir. La remontée vers Bruxelles a été, avec la pause de mi-parcours, plus longue (5 h) à cause du Périphérique chargé et d’accidents à Roissy et Valenciennes, mais globalement les routes étaient plutôt fluides, malgré les ralentissements parisiens. Il faut aussi compter les 32,40 € de péage et les 4,91 € de la vignette Crit’Air. Laquelle était en réalité une impression maison de fac-similé, le petit macaron officiel n’était pas encore arrivé depuis sa commande en ligne. Encore un bout de plastique autocollant pour sauver la pollution qui terminera sans doute dans la corbeille.
Oui, mais non…
La Stelvio ne peut cacher son âge. Le SUV, par exemple, ne propose pas encore le jumelage Android Auto sans fil, malgré son facelift de 2022. Il faut donc brancher le smartphone pour pouvoir bénéficier de l’univers Google, avec l’adaptation du trajet en temps réel. L’écran n’étant pas assez large, pas moyen de signaler les accidents, radars et autres obstacles sur la route via le nouveau petit logo de Google Maps. Il n’apparaît tout simplement pas sur l’interface. Par contre, on reçoit bien les alertes que l’on peut confirmer ou pas. Globalement, le multimédia porte le poids des années. Paradoxalement, il peut lire sans souci une clé USB de grande capacité branchée dans le bac de rangement entre les sièges. Le passé a parfois du bon.
Le choc
C’est dans un habitacle tout noir (ou presque) de bonne facture que la route défile. Sur les imperfections, les pneus 21 pouces ne peuvent compenser la suspension ferme. Le revêtement belge et les raccords ne font aucun cadeau au coccyx. Pour les vertèbres, les 32,40 € demandés par la SANEF ne sont finalement pas trop chers payés compte tenu de la qualité du bitume payant français. Vive en accélération et avec une direction dure, mais précise, le Stelvio ne rechigne donc pas à avaler l’asphalte lisse et entretenu. Une fois sur l’aire de service, la caméra de recul montre une image… vieillotte. Et dans le parking de l’hôtel, il s’est fallu d’un cheveu avant de redessiner l’aile arrière à cause d’un manque de visibilité sur l’écran et en vision ¾. Lors des changements de voies, surtout sur le fameux boulevard entourant Paris, l’angle mort du rétroviseur droit a bien aussi failli nous jouer des tours. L’alerte BLIS a parfois réagi. Mais, le petit coup d’œil en tournant la tête a souvent été plus efficace pour éviter de refaire la peinture gris foncé.
Visite
Après une journée de visite du salon Rétromobile (dont Tagtik vous a déjà parlé), il était temps de rentrer. La fatigue d’une folle balade entre les joyaux du passé à des prix variés est une bonne jauge pour vérifier le confort à bord. Hormis les réserves sur la tenue de l’amortissement, la Stelvio tient tranquillement le cap à 130 km/h et 120 km/h. Dès lors, avec le régulateur de vitesse avec adaptation de la distance, il n’est guère difficile de tenir agréablement le rythme. Les accélérations ne sont pas molles grâce au couple. Même si le Diesel ne pourra pas faire mieux que l’électricité sur ce point. D’autant que le start&stop est trop paresseux dans les bouchons (et a fortiori en ville). Notez que le coffre permet d’y laisser sacs et valises sans trop de tracas. Par contre, pour rabattre la banquette, il faut utiliser un bouton dans le coffre. Pas pratique quand on veut, vu que l’arrière de la voiture est collé au mur dans le parking étriqué de l’hôtel parisien, passer par la banquette pour laisser les valises dans la voiture avant la visite du salon… Il a fallu déplacer la voiture pour les mettre à leur place plutôt que sur la banquette.
Bilan énergétique
Ai-je dû faire le plein ? Normalement ce n’était pas nécessaire, mais en fin de parcours, pour que la voiture soit prête à repartir le lendemain, j’ai fait un stop à la pompe à quelques kilomètres de l’arrivée. Et, je l’avoue, pour aller de l’hôtel au restaurant pour rejoindre une bande de vieux gamins passionnés d’automobiles anciennes, c’était avec Uber… Ainsi que la marche entre l’hôtel et la Porte de Versailles, de l’autre côté du Périph’. Bref, il était tout à fait possible de faire la route sans devoir mettre du gazole dans le réservoir et sur les doigts. Ceci dit, la moyenne est quand même de 8 l/100 km. On est loin de la consommation officielle de 5,9 l/100 km. Au niveau du budget, l’Alfa Romeo Stelvio Q4 Diesel de 210 ch se négocie à partir de 61.200 € en Belgique, de 60.800 € en France, de 58.000 € au Luxembourg et 63.000 CHF en Suisse.
(Olivier Duquesne – Source : Alfa Romeo – Pictures : © Sam & Olivier Duquesne)