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"L'OTAN pourrait pulvériser l'armée de Poutine en un jour"

L'ancien champion du monde d'échecs Garri Kasparov est ouvertement opposé au président russe Vladimir Poutine et à sa politique. Kasparov accuse des pays comme l'Allemagne et la France d'être beaucoup trop attentistes dans le conflit qui oppose la Russie et l'Ukraine.

 

"Mon sang bout quand j'entends toutes leurs petites phrases." Le grand maître des échecs a fui la Russie en 2013 parce que des opposants à Poutine y mouraient déjà dans des circonstances troubles ou étaient emprisonnés sans procès équitable.

Pour Kasparov, les "réalistes" qui veulent négocier avec Poutine ne méritent que du mépris. "Comme s'il y avait quelque chose à négocier avec un criminel de guerre", a-t-il regretté, relayé par le quotidien hollandais De Telegraaf.

"Nous savons par l'histoire que toute concession à un agresseur conduit à plus d'agression. Supposons que vous soyez un Polonais, un Estonien ou un Letton et que vous voyiez comment l'Ukraine doit céder des territoires à la Russie après des négociations. Que penseriez-vous alors ? Que l'Occident passe des accords avec un dictateur. Que l'OTAN ne vous protège pas au final."

Mais l'Ukraine n'est pas un pays membre de l'OTAN, contrairement à la Pologne et aux pays baltes, qui doivent être défendus contre une attaque sur la base de l'article 5 de la charte de l'OTAN.

"Oui, mais dans quelle mesure sommes-nous certains que l'OTAN le fera ? L'article 5 n'est qu'un bout de papier. Regardez les Allemands et les Français qui sont à présent si désireux de négocier avec Poutine. Sont-ils prêts à mourir pour la Pologne ou les pays baltes ? De quoi ont-ils peur? Des bombes atomiques de Poutine, voilà. L'OTAN peut pulvériser l'armée de Poutine en un jour. Les pilotes de chasse de l'OTAN réduiraient toutes ces colonnes de chars en poussière. Mais la volonté politique n'est pas là, car l'Occident a peur de ces bombes atomiques. Mais je ne pense pas que Poutine les utilisera, ni que ses généraux sont prêts à mourir avec et pour lui. C'est un régime mafieux, pas une dictature classique. Les mafiosi ne sont fidèles au patron que tant qu'ils profitent de lui."

(LpR avec Skwadra - Source : De Telegraaf/Picture : Pixabay)

LpR

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques politique - société - économie - conflits

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