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En juillet 1964, le Tour vivait le pire drame de son histoire (VIDEO)

Le 11 juillet 1964, un camion fou fauche accidentellement les spectateurs massés au bord de la route de la 19e étape du Tour, entre Bordeaux et Brive. Le bilan de cet accident est le plus meurtrier de l'histoire de la Grande Boucle: on relèvera 9 morts, dont 3 enfants et des dizaines de blessés. Récit...

 

Le 11 juillet 1964 est un jour particulièrement noir dans l'histoire du Tour de France qui ne manque pourtant pas de dramaturgie. "Un terrible accident s'est produit aujourd'hui sur la route du tour de France." C’est sur ces mots que s’ouvre le journal de Léon Zitrone sur l’ORTF.

Ce jour-là, non loin de la ville de Bergerac, des centaines de spectateurs ont trouvé l'endroit idéal pour voir de plus près les Anquetil, Poulidor, Darrigade, Janssen, Jimenez ou Bahamontes, qui sont les stars du Tour '64. Au niveau d'un petit pont, au lieu-dit de Port de Couze, la route fait une épingle à cheveux et les champions seront obligés de ralentir.

Mais quelques minutes avant l'arrivée du peloton, c'est un camion citerne lancé à vive allure qui loupe son virage et fauche la foule de spectateurs. Le camion, conduit par un gendarme, était venu ravitailler en carburant les hélicoptères de la gendarmerie.

Pulvérisant le parapet du pont franchissant le canal latéral à la Dordogne, le camion-citerne finit sa course meurtrière dans le fleuve. Le poids lourd a fait basculer avec lui une quarantaine de personnes dans les eaux sombres, quelques mètres plus bas.

Les témoins réagissent rapidement et sautent dans l'eau pour porter secours aux victimes. Le bilan est lourd : neuf morts, dont trois enfants et des dizaines de blessés.

Malgré cet accident effroyable, l'étape du jour n'est pas annulée et le peloton arrive sur les lieux du drame quelques minutes après le crash. Bien des années plus tard, Jacques Anquetil avouera : "Ce 11 juillet est le plus mauvais de mes souvenirs." Les coureurs s'arrêtent, certains pleurent, d'autres ne veulent pas reprendre la course. Ils finiront par repartir pour terminer cette étape, marquée par la pire catastrophe de l'histoire de la Grande Boucle.

Pour l'anecdote seulement, on retiendra que le vainqueur du jour est le Belge Edward Sels, le lieutenant de Rik Van Looy, qui remportera quatre étapes du Tour '67 et sept étapes de la Grande Boucle au total.


Le 12 juillet, au lendemain de son jour le plus noir, la Grande boucle vécut une de ses étapes les plus lumineuses : le duel Anquetil - Poulidor sur les flancs du Puy de Dôme.

Très vite, car c'est la loi du genre, le sport fit oublier la tragédie. Mais sur les bords de la Dordogne, une stèle rappelle pour toujours la mémoire des victimes du 11 juillet 1964.

LpR

LpR

Journaliste FR @Tagtik - Rubriques politique - société - économie - conflits

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