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Voici les 16 champions qui ont triomphé au Ventoux en 70 ans

Depuis 1951, le peloton du Tour de France a escaladé 16 fois le Mont Ventoux et l'arrivée d'une étape a été jugée à son sommet à 10 reprises. Cette année, nous vivrons une édition complètement inédite avec une double ascension du Géant de Provence. Retour sur les 16 vainqueurs précédents et tous les passages ou arrivées au Ventoux depuis le début de l’histoire de la Grande Boucle.
 
 
 

22 juillet 1951, grande première

En 1951, les coureurs du Tour se frottent pour la première fois au Mont Ventoux, lors de l'étape Montpellier-Avignon. La montée s’effectue côté Nord, par Malaucène. C'est le Français Lucien Lazaridès (troisième à Paris cette année-là) qui le franchit en tête et empoche les 40 secondes de bonifications offertes au sommet. Dans la descente, il est repris par Gino Bartali, Raphael Geminiani et Hugo Koblet. Pierre Barbotin et Louison Bobet rejoignent le quatuor dans la plaine. Louison Bobet attaque à 3 km de la ligne et remporte l'étape.

9 juillet 1952, Robic en homme fort

Les organisateurs ont pris goût au 'Géant de Provence'. Un an plus tard, nouvelle escalade du Ventoux, mais par le versant sud et Bédoin, cette fois. Fausto Coppi crève au pied de la montée, Raphael Géminiani, Jean Robic et Antonio Gelabert en profitent pour attaquer. C'est Jean Robic qui passe en tête au sommet devant Gelabert, Gino Bartali et Stan Ockers. 'Tête de cuir' remporte aussi l’étape à Avignon, son cinquième succès sur le Tour (3 étapes en 1947, 1 en 1949)

18 juillet 1955, Kübler perd la boule au Mont Chauve

Ferdi Kubler accélère en compagnie de Raphael Geminiani avant le ravitaillement. Geminiani le met en garde contre "ce col qui n’est pas comme les autres". Le coureur suisse lui répond: "Ferdi non plus, pas comme les autres". Un peu plus loin il explose littéralement dans la fournaise du Mont Chauve. Chancelant, casquette de travers, regard hagard, il titube mais poursuit son effort. Une heure plus tard, sur l’autre versant, il s'arrête pour boire une bière avant de reprendre la route ... en sens inverse. Remis sur le droit chemin, il hurlera : "Allez-vous en. Ferdi devenu fou !". Il finit 42e de l’étape à plus de 26 minutes de Bobet, après de nombreuses chutes. Il ne prendra pas le départ le lendemain et ne reviendra plus jamais sur le Tour.

Dans la même étape, Jean Malléjac fait un malaise et s’écroule sur le bas-côté, dans un état semi-inconscient. Dans l’ambulance, Malléjac est en plein delirium tremens.

13 juillet 1958, première arrivée au sommet

Pour la première fois, l'arrivée est jugée au sommet du Ventoux, avec départ depuis Bédoin. C’est aussi le premier chrono sur les pentes du Mont Chauve, un calvaire de 21,5 km pour se hisser sur l'esplanade de l'observatoire. Charly Gaul s'impose devant Federico Bahamontes et Jacques Anquetil n'est que septième, alors que Raphael Geminiani retrouve le maillot jaune.

6 juillet 1965, Poulidor en haut mais pas en jaune

Poulidor bat le grimpeur Jiménez au sommet (en profitant d'une crevaison de l'Espagnol), mais malgré ce succès de prestige il finit, comme l’année précédente, deuxième du Tour derrière Gimondi.

1er juillet 1967, mort de Tom Simpson

1967, Jimenez passe en tête au Ventoux, mais il est rattrapé dans la descente et c'est Jan Janssen qui s'impose à Carpentras. Lors de cette étape, d’une chaleur étouffante, à 2 km du sommet, Tom Simpson s'écroule sur le talus et perd connaissance dans la pierraille. Malgré les premiers soins du Docteur Dumas et une tentative de réanimation, Tom Simpson, Champion du monde 1965, vainqueur du Tour des Flandres en 1961, de Milan-San-Remo en 1964 et premier anglais à porter le maillot jaune sur le Tour en 1965, meurt sur le pentes du Ventoux. Il n’avait pas 30 ans. Une stèle est érigée à sa mémoire à l'endroit même où il a perdu la vie.

10 juillet 1970, Merckx triomphe et s'évanouit

Première ascension pour Eddy, en jaune. Merckx, qui n’a jamais escaladé le Ventoux en course a reconnu les lieux le 17 juin, pour le compte de la station de radio RTL et la montée ne lui avait pas paru si sévère. Il remporte la victoire, mais est victime d'un malaise à l'arrivée. Il doit être mis sous oxygène, tout comme Martin Van den Bossche, deuxième. Plus de peur que de mal, au final... Diagnostic du médecin de la course : "défaillance due au manque d’oxygène".

13 juillet 1972, Thévenet se révèle

Deux ans plus tard, nouvelle arrivée au Ventoux par le versant Nord, pour la deuxième fois. En plein duel entre Merckx et Ocana, Bernard Thévenet revient sur un trio composé du Belge, de l'Espagnol (qui a attaqué 7 fois!) et de Poulidor. Thévenet gagne l’étape avec plus de trois minutes d’avance mais il est loin au général. Son heure viendra...

10 juillet 1974, le Ventoux trop loin de l'arrivée

En 1974, le Tour fait un passage par le versant est, pour la première fois. C’est l’unique passage par la route reliant Sault au Chalet Reynard, qui sera empruntée cette année. L'Espagnol Gonzalo Aja, ignorant les rafales de vent, s'envole dans le Ventoux. Deuxième du général à plus de deux minutes de Merckx, son attaque est pour le moins prématurée puisqu'il reste 73 km avant d’atteindre Orange. C'est un équipier de Merckx, Joseph Spruyt qui s'impose.

19 juillet 1987, l'exploit de Jeff

Après 13 ans d’absence, le peloton revient au "Mont chauve" pour le second contre-la-montre de l’histoire, 36 km entre Carpentras et le Mont Ventoux. Exploit de Jean-François Bernard qui gagne le chrono devant Lucho Herrera, Pedro Delgado, Fabio Parra et Stephen Roche pour s'emparer du maillot jaune.

18 juillet 1994, un géant au sommet du Géant

1994, le géant du peloton, Eros Poli, 1,94 m pour 85 kg possède un matelas de 20 minutes d’avance au pied du Ventoux. Il passe le premier au sommet et gagne à Carpentras, au terme d'une échappée solitaire de 171 km.

13 juillet 2000, Pantani adoubé par Armstrong

En 2000, c’est une journée record avec environ 300.000 spectateurs sur les flancs du col le plus célèbre de France. Après un long coude à coude, le regretté Marco Pantani remporte la victoire, offerte en cadeau par le véritable roi de ce Tour 2000, Lance Armstrong.

21 juillet 2002, la plus belle de Virenque

Après 19 km de course, Richard Virenque s’enfuit avec 10 hommes pour écrire un nouvel exploit : gagner au Ventoux ! A Bédoin, à 21 km du sommet, il possède huit minutes d’avance sur le peloton. Au courage et à la volonté, il réussit à résister au retour de la meute et s'impose un doigt pointé vers le ciel, fier de sa revanche. "Le Ventoux, c’est ma plus belle victoire, ce col est majestueux et mythique", dira-t-il plus tard.

25 juillet 2009, Garate, premier Espagnol

La veille de l'arrivée sur les Champs, les organisateurs proposent une arrivée au sommet du Ventoux par le versant Sud, le plus difficile. Au bas le l’ascension, Juan Manuel Garate, Tony Martin et Christophe Riblon s'extraient d'un groupe de 13 coureurs. Au sommet Gárate bat Martin au sprint et devient le premier Espagnol vainqueur au Ventoux.

14 juillet 2013, Froome gagne en jaune

À sept kilomètres du sommet, Froome porte une attaque phénoménale et surprend tout le monde avec une fréquence de pédalage ahurissante. Il est le premier depuis Merckx en 1970 à s'imposer sur le Mont Chauve en jaune. Il remporte l’étape devant Quintana et fait main basse sur le Tour.

14 juillet 2016, Froome à pied, De Gendt dans l'histoire

Trois ans plus tard, le parcours est amputé de 6 km en raison d’un vent trop fort. Un groupe de 13 échappés se disloque dans le Ventoux à 9 km de la ligne, installée au Chalet Reynard. Restent seuls à l’avant 2 Belges: Thomas De Gendt et Serge Pauwels, rejoints par Dani Navarro dans le dernier kilomètre. De Gendt, s'offre à 29 ans, un deuxième sommet mythique, après le Stelvio dans le Giro 2012. A l'arrière, un accident dans le dernier kilomètre force Froome à abandonner son vélo: il continue un moment à pied avant de retrouver un vélo et son maillot jaune.

(Lpr/Picture : Reinhard Rudolph via Pixabay)

Video : Revoir les 16 passages de la caravane au Ventoux

LpR

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques politique - société - économie - conflits

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