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Pour Ostende, le basket est un sport d'équipe

Est-ce pour faire durer le suspens  ? Y a-t-il un décalage entre ce que pensent les observateurs attentifs du championnat et les coaches Bozzi et Gjergja ? En tout cas ces derniers réfutent en bloc l'affirmation que personne ne peut empêcher le BC Telenet Ostende de conquérir un nouveau titre de champion de Belgique après avoir déjà gagné la Coupe, lundi dernier au Palais 12. Dans la DH/Les Sports, le coach du Spirou estime que "l'écart avec Ostende n'est pas si grand" alors que le coach croate fait la grimace quand on lui dit que son club est sans doute imbattable sur les playoffs car "vous oubliez que dans mon équipe, j'ai au moins 4 joueurs qui n'ont pas d'expérience au plus haut niveau et que les plus grosses individualités sont plutôt dans les rangs de Charleroi." D'accord, le doute subsiste. Mais on ne nous enlèvera pas l'idée que si le BCO termine premier de la phase régulière, ce qui devrait être le cas s'il s'impose ce soir ou à Liège lundi, il sera extrêmement difficile de le battre. Ostende est invaincu à domicile cette saison et seuls les Giants l'ont réellement inquiété dans sa salle ! C'est en déplacement que les Ostendais se sont montrés fragiles avec 7 défaites en 14 matchs.

 

Voilà une statistique qui devrait donc motiver le Belgacom Spirou qui reste sur une défaite samedi dernier au Final Four de la Coupe face aux Antwerp Giants. Loin de la mer, Ostende n'est plus vraiment Ostende et les cartes sont à présent dans les mains des Carolos. Une victoire face aux leaders permettrait au Spirou de se refaire la pomme et d'envisager un peu plus sereinement les playoffs. Mais surtout, cela lui permettrait de prendre une option sur la deuxième place et de mettre la pression, toujours bonne à mettre, sur la bande à Gjergja à quelques journées de la fin. Cette deuxième place est quoi qu'il en soit importante car elle permettra d'éviter un quart de finale au couteau face à Liège, Mons, Alost ou Anvers. Quatre équipes imprévisibles. 

 

Le Clasico de ce soir est donc, si pas déterminant, drôlement important pour les deux formations. Il faudra voir comment les Ostendais auront digéré leur Final Four et leur victoire en Coupe. Un coup de fatigue ou un manque de fraîcheur mentale n'est pas à exclure même si Dario Gjergja trouvera les mots (ou les cris ?) pour redynamiser sa jeune équipe en cas de coup dur. Et il pourra compter sur Djordjevic pour faire le boulot et le porte-voix sur le terrain. Au Spirou, changement d'atmosphère. Ici, le coach Bozzi n'a plus la même emprise sur son équipe. Celui qui troquera son costume de coach pour celui de président dans quelques semaines éprouve beaucoup de difficultés à concerner toute son équipe vers le même objectif. Ou du moins, c'est l'impression qui transpire à la vue du jeu carolo. Jouant par moments uniquement et rarement sur la durée, l'équipe mise à sa disposition est talentueuse mais irrégulière. La faute aux nombreuses blessures et transferts râtés/réussis en cours de saison. Pourtant le clé du succès saute aux yeux : le Spirou peut raisonnablement espérer battre Ostende sur la durée s'il trouve ce collectif, cette osmose entre les joueurs. Avec un Demond Mallet qui inscrit 40% des points, cela peut passer sur un match mais jamais sur cinq. C'est donc aux autres joueurs de se responsabiliser et d'approcher cette statistique ostendaise remarquable: 11 joueurs ont plus de 11 minutes de temps de jeu et 9 joueurs marquent plus de 7 points par match. C'est ce qu'on appelle un collectif. Et le basket est un sport d'équipe. (A.B/Picture:Belga)

 

 

 

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