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"Sans Mogi Bayat, notre football va guérir"

Dans un entretien publié par la Dernière Heure, Jacques Lichtenstein, agent de joueurs influent, ne mâche pas ses mots et brise la loi du silence en vigueur dans le cercle très fermé des agents. "Peur de parler ? De qui aurais-je peur ?", affirme d'emblée le patron de la boîte Eleven Management qui a travaillé avec Mogi Bayat à ses débuts avant de se rendre rapidement compte à quel style de personnage il avait à faire. Aujourd'hui son opinion est faite...

"Il ne représente en rien pour moi une référence, contrairement à d'autres qui le considèrent comme un agent omniprésent et très compétent. Pour moi, il est évident qu'il est un petit opportuniste qui utilise des méthodes que la justice pourra expliquer beaucoup mieux que moi", assène-t-il.

Mais alors, pourquoi ce long silence autour de ces pratiques? "Cela fait des années que je communique dans le métier que ce qui se passe est anormal. Je signale à plein d'acteurs dans le football que je trouve des choses très étranges sur le marché belge. Mais il n'y a pas beaucoup de personnes qui ont voulu m'écouter. Celui qui aurait osé en parler aurait été boycotté par les clubs", avoue-t-il.

Pour Jacques Lichtenstein, impossible de bâtir un empire comme celui de Mogi Bayat sans la complicité au moins tacite des clubs. C'est sa méthode. "Tout d'abord, il a des complices au sein des clubs. Sinon, c'est impossible de faire signer des joueurs aussi rapidement, parfois sans visite médicale. (...) Pour forcer des transferts, il encourage des joueurs à boycotter leur club en refusant de s'entraîner ou à critiquer leur club. Ils se rendent tellement ingérables que les clubs finissent par les lâcher à un prix inférieur à leur valeur. Il l'a fait avec Dirar pour quitter Bruges, avec De Belder pour quitter le Lierse et avec Proto pour quitter Ostende pour l'Olympiacos", explique-t-il

Autre marque de fabrique de Mogi Bayat : percevoir d'énormes commissions, selon Jacques Lichtenstein. "Or, il est évident que les intérêts du joueur doivent être la priorité de l'agent qui le représente. Lorsqu'un club paie d'énormes commissions à un agent, c'est souvent le signe que l'agent n'a pas fait son travail comme il le faut. Si un club est prêt à faire un effort énorme pour acquérir un joueur, c'est dans le contrat du joueur que cela doit être perçu et non pas dans la commission de l'agent."

La conclusion de Lichtenstein est sans appel : "Sans Mogi Bayat, notre football va guérir…"

Acceptons-en l'augure...

(LpR - Source : La DH/Picture : Belga)

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