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Les pelouses synthétiques, menaces pour nos enfants?

Soulevée par le magazine "So Foot" et amplifiée par un reportage de "Questions à la une" diffusé lundi soir sur la RTBF, la polémique enfle sur le danger potentiel des petites billes de caoutchouc répandues sur terrains de foot synthétiques que fréquentent nos enfants et de nombreux sporifs adultes.

Ces granulés noirs en caoutchouc qui jonchent les pelouses artificielles et qui entrent dans les chaussures et les vêtements des sportifs contiendraient de nombreuses substances potentiellement cancérigènes, révèle l'enquête d'Envoyé spécial, malgré les dénégations des fabricants, de la Fédération Française de Football ou de la Fifa.

Aux-Etats-Unis, où ce type de surface existe depuis longtemps, de nombreux cas de lymphomes ont été relevés chez des sportifs évoluant sur ces pelouses artificielles et particulièrement chez les gardiens de but, qui sont en contact fréquent avec le sol et s'occasionnent des blessures aux genoux et aux coudes. Ces particules fines ont en effet tendance à coller à la peau, aux cheveux, ou, pire, à s'infiltrer dans les plaies.

Composées de restes de pneus broyés, ces petites billes de caoutchouc permettent aux brins d'herbe artificielle de tenir debout, d'améliorer la souplesse du terrain et de mieux résister aux multiples chocs subis. Il faut 23 000 pneus en fin de vie pour produire le nombre de granulés nécessaire à la création d'un seul terrain de foot classique.

Mais ces granulés noirs contiendraient de nombreuses substances potentiellement cancérigènes. En 2008, des chercheurs américains ont révélé la présence d'arsenic, de chrome et de plomb dans ces billes noires. Des substances à nouveau signalées cinq ans plus tard par un journal néerlandais.

A l'heure où ce genre de terrains se multiplie à cause de leur faible coût d'entretien et où la mode de l'Urban foot (joué à 5 contre 5) fait fureur, les parents des jeunes sportifs et les sportifs tout court ont du souci à se faire. Aux Pays-Bas, en Suède et à New York, par exemple, les responsables ont choisi d'appliquer le principe de précaution en décidant de détruire progressivement ces terrains, de les remplacer ou tout simplement de les interdire.

(LpR/picture : Pixabay)

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