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Retour du redoublement en première secondaire?

Le pacte d'excellence, la grande réforme de l'enseignement, poursuit sa volonté de réduire le nombre de redoublements.

Mais, difficulté dans ce dossier, plusieurs marches arrière et marches avant ont été engagées successivement. En effet, après avoir interdit une première fois le redoublement entre la première et la deuxième année de secondaire, il a été rétabli pour finalement l'interdire à nouveau. Les arguments mis en avant sont toujours les mêmes : redoubler serait contreproductif pour l'élève, ensuite cela coûte cher au budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Aujourd'hui, la Ministre de l'Enseignement, Marie-Martine Schyns, envisage de faire à nouveau marche arrière en lançant une nouvelle piste de réflexion qui vise à lever l'interdiction du redoublement à la fin de la première année secondaire, indique La Dernière Heure.

Eric Etienne, porte-parole de la Ministre, explique: "Ce n'est pas encore décidé mais c'est en cours de réflexion. En rétablissant la possibilité de doubler à la fin de la première secondaire, la volonté de la Ministre est de travailler directement avec les enseignants pour lutter contre le redoublement à tous les niveaux. C'est un signal fort envoyé aux professeurs pour leur montrer qu'on veut travailler avec eux plutôt que de les infantiliser en leur interdisant de faire doubler des élèves à certains moments de la scolarité. Avec l'interdiction, les professeurs se sentent dépossédés de leurs moyens".

Le porte-parole de la Ministre poursuit en comparant la situation de la Wallonie à celle de la Flandre: "En Wallonie, la moitié des élèves de quinze ans ont doublé au moins une fois. En Flandre, c'est deux fois moins ! Pourtant le niveau des élèves y est meilleur. Avec le Pacte d'Excellence, nous visons un changement total de paradigme avec l'ajout de deux heures consacrées à la remédiation dans la grille horaire."

Le retour du redoublement dans le premier degré ne met pas tout le monde d'accord. Joseph Thonon, président de la CGSP-Enseignement souligne: "On a déjà fait marche arrière plusieurs fois sur ce dossier (...) On a un peu peur des redoublements abusifs. C'est un pari risqué de dire 'on fait confiance à l'équipe'. C'est un vrai pari mais je suis un peu sceptique. Et M. Thonon de s'interroger: "Est-ce que ça va vraiment aider à diminuer le taux de redoublement en Fédération Wallonie-Bruxelles?"

(FvE - Source: La Dernière Heure - Illustration Picture: Belga)

 

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