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Rémunération des mandats wallons: un cadastre qui ne dit pas tout...

Jusqu’ici, les personnes soumises à cette obligation pouvaient se contenter de déclarer si "oui" ou "non" elles percevaient des rémunérations pour un mandat donné. Désormais, la législation wallonne est plus contraignante. Les montants précis des rémunérations doivent être communiqués pour le 31 juillet au plus tard, en vue d’une parution dans le Moniteur belge le 31 décembre de la même année

La libre Belgique a consulté les fiches disponibles et certaines ne manquent pas d'étonner.

Prenons par exemple la fiche reprenant les mandats publics et privés de Stéphane Moreau, dont la réputation n'est plus à faire. L’ancien bourgmestre PS d’Ans affiche une rémunération de 13.691,30 euros. Malheureusement, les chiffres ne précisent pas quelle période (une année complète en tant que bourgmestre ou pas) couvre cette rémunération.

Concernant son salaire d'administrateur-délégué chez Nethys, le document se borne à mentionner les deux "oui" respectivement attribués aux rémunérations d’une part et aux avantages en nature d’autre part. En effet, la fonction de Stéphane Moreau chez Nethys ne relève pas d’un mandat. Par conséquent, il n’est pas obligé de rendre publique cette rémunération.

Cela qui ne signifie pas qu’il ne l’ait pas communiquée à la Cour des comptes. "Le volet 7 de la déclaration wallonne prévoit en effet qu’une information relative à un revenu privé soit gardée secrète", explique Jean Faniel, directeur du Crisp. "L’autorité de contrôle ne pourra en prendre connaissance que dans le cadre d’une instruction judiciaire et à certaines conditions" , ajoute-t-il.

Même flou artistique lorsqu’il s’agit de se pencher sur les rémunérations que Stéphane Moreau touche en tant qu’administrateur de Publipart et de EDF Luminus. "Ici, aux yeux de Stéphane Moreau, être administrateur de Publipart, c’est un mandat qu’il exerce à titre privé. Il n’y a donc pas de montant affiché," précise le directeur du Crisp, qui déplore ces zones d'ombre.

Certains bons élèves livrent plus d’informations que ce qui est requis. Ainsi, Charles Michel (MR) dévoile le montant de sa rémunération, qui s'élève à quelque 217.282 euros par an.

C’est moins que ce que gagnent annuellement les trois patrons des organismes d’intérêt public (OIP) wallons que sont Renaud Witmeur, Olivier Vanderijst et Jean-Sébastien Belle. En tant que patron de la Sogepa, le bras financier de la Région wallonne, Renaud Witmeur gagne 250.545 euros par an, plus 3.230 euros d’avantages en nature. Olivier Vanderijst à la SRIW gagne annuellement 239.121 euros, plus 3.901 euros d’avantages en nature. Présent à la Sowalfin, à la FN Herstal, à la Sonaca et enfin dans l’Invest (IMBC), Jean-Sébastien Belle a touché près de 600.000 euros en 2017.

(LpR/Picture : Pixabay)

LpR

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques politique - société - économie - conflits

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