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RDV médical oublié : gare aux indemnités !

Si l'on en croit une récente enquête menée par le SNI (le Syndicat Neutre pour Indépendants), environ 8% des patients qui ont pris rendez-vous chez le médecin, le dentiste, le kiné ou le dermatologue se désistent sans prévenir leur praticien, peut-on lire dans L'Echo.

Pour arriver à ces conclusions, le SNI a interrogé pas moins de 588 titulaires d'une profession médicale ou paramédicale. Selon le syndicat, ces rendez-vous manqués représenteraient, en moyenne, une perte de revenus qui varie de 100 à 250 euros par semaine et par praticien.

Face à ce négligences qui enflent d'année en année, les professionnels de la santé prennent des mesures. Ils sont de plus en plus nombreux à envoyer un e-mail ou un SMS de rappel à leur patients la veille ou quelques jours avant le rendez-vous fixé. Dans les salles d'attente, il est courant de voir une affichette informant les patients que tout rendez-vous manqué sera facturé s'il n’a pas été annulé au moins 24 heures à l'avance.

Mais qu'en est-il au juste de ces indemnités ? Peuvent-elle être exigées ?

Le code de déontologie autorise les professionnels de la santé à réclamer une indemnisation raisonnable  s'ils peuvent prouver qu'ils ont subi un préjudice du fait du non-respect du rendez-vous, rappelle L'Echo. Le praticien doit démontrer que le patient a été dûment informé à l'avance des cas dans lesquels une indemnisation pourrait lui être demandée.

Environ un quart des professionnels de la santé facture généralement des indemnités (une partie des honoraires ou un montant forfaitaire). A contrario, 4 praticiens sur 10 ne le font pas. Pourtant, l'enquête du SNI met en évidence que pas moins de 9 personnes sondées sur 10 souhaitent qu'une réglementation législative claire soit mise en place. Celle-ci devrait fixer une indemnisation spécifique pour les patients qui 'posent un lapin' à leur praticien.

L'organisation plaide donc pour une uniformisation de la règlementation. Tout patient négligent devrait alors s'acquitter d'un dédommagement, le montant de cette indemnisation étant logiquement fixé par la loi. Cela permettrait aux praticiens de s'y référer en toute transparence vis-à-vis de leur patientèle sans s'engager dans des conflits stériles.

Une proposition que la ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block (Open Vld), n'entend pas de la même oreille. Mme De Block estime que le respect mutuel est 'la base' et que médecin devrait au besoin le rappeler au patient négligent.

"On ne peut tout fixer dans des règles et des lois. Ce n'est ni possible ni souhaitable (...) Comment allez-vous tout vérifier? Quid si le patient refuse de payer? Qui assure la médiation?", interroge-t-elle. "En cas de manque de respect, rien n'empêche de mettre un terme à la relation", précise encore la ministre.

Dans les faits, c'est en effet souvent de cette manière que ce genre de conflits se termine, conclut le quotidien.

(FvE - Source : L'Echo - Picture: Pixabay)

Fabienne van Elmbt

Fabienne van Elmbt

Rédactrice web / Life & Professional coach

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