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Pourquoi les filles sont meilleures que les garçons à l'école?

Ce n'est un secret pour personne: à l'école, les filles réussissent bien mieux que les garçons. Et cette tendance de meilleures performances scolaires pour les filles se confirme d'année en année, indique La Dernière Heure.

Si l'on en croit les chiffres de l'enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles, dès le primaire, les filles en retard scolaire sont moins nombreuses que les garçons. En 2015-2016, 15 % des garçons avaient déjà redoublé une année à l'entrée en sixième contre 13 % chez les filles. Cet écart s'accroît dans le secondaire, avec 52 % des garçons en retard scolaire d'au moins un an contre 43 % chez les filles. Il apparaît également que les filles sont plus nombreuses à obtenir leur diplôme à la sortie de rhéto (97 % des filles pour 94 % des garçons).

Selon une étude de l'Iweps (Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique), ce constat se répète dans le supérieur de type court où les femmes affichent un taux de réussite de 45 % contre seulement 31 % chez les hommes. C'est seulement dans l'enseignement universitaire que l'écart se réduit sérieusement: 38 % des femmes obtiennent leur diplôme contre 34 % chez les hommes.

En outre, le rapport révèle que les garçons ont plus souvent tendance à sortir prématurément du système éducatif et ce, toute forme d'enseignement confondues.

Pas de doute donc, les chiffres attestent la meilleure réussite des filles tout au long de la scolarité : elles redoublent moins, décrochent moins, sont scolarisées plus longtemps et finissent par être plus diplômées. Un écart que le pédagogue Philippe Meirieu impute à la culture scolaire elle-même: "Les explications génétiques sont loin de faire l'unanimité chez les chercheurs. On note unanimement, en revanche, que les filles prennent bien plus au sérieux le travail scolaire. Certains avancent que la raison principale de cela est la féminisation du corps enseignant et la difficulté pour les garçons de s'inscrire dans une institution essentiellement incarnée par des femmes auxquelles ils ne peuvent s'identifier. D'autres renvoient à la répartition des rôles dans la famille : si les pères prennent, en effet, leur part aujourd'hui dans l'éducation des enfants, s'ils font les courses et la cuisine, la mère reste chargée, elle, des activités qui exigent le plus de soin et d'attention : le linge, le ménage et le rangement. Les petites filles prendraient modèle sur elles et intégreraient très tôt la satisfaction du travail minutieux et bien fait", analyse le pédagogue.

(FvE / Evergreen - Source: La Dernière Heure - Illustration picture: Belga)

 

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