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Phobie sociale, l’une des principales séquelles de l'épidémie

Enfermés dans nos angoisses pendant plus de deux mois, asphyxiés par un flot d’informations inquiétantes, nous avons subi un changement interne important depuis le début de cette période inédite. Stress et fatigue émotionnelle ont pris place dans notre quotidien.

Une recherche menée par l’Ecole thermale du stress de Saujon a démontré que l’un des symptômes les plus marquants et surtout les plus persistants liés à la crise actuelle demeure la phobie sociale. Une peur profonde qui nécessite un suivi et un encadrement médical. Cette étude réalisée en juin auprès de 5322 personnes ayant déjà connu des troubles anxieux et suivi des cures par la suite, a révélé que « les chocs post-traumatiques liés au Covid-19 chez ce type de personnes sont importants » souligne la RTBF. Tout d’abord, sont déclarés les troubles du sommeil et le stress accru, viennent ensuite la fatigue extrême ainsi que les crises d’angoisses.

Un mois après l’enquête, ces symptômes ont commencé à disparaitre à l’exception de la phobie sociale. « Le pourcentage de personnes qui ont déclaré en souffrir passe en effet de 19 % début juin, à 21 % fin juin » épingle la RTBF.

Rien d’étonnant selon le médecin psychiatre et directeur des Thermes de Saujon, Olivier Dubois. Il explique l’intensité de cette souffrance psychologique par l’isolement récent que nous avons connu, l’absorption d’une quantité importante d’informations médiatiques et la hausse des cas qui frappe à nouveau le pays. Il ajoute également que « les réactions post-traumatiques impliquent un temps de latence de plusieurs mois entre le choc et l'apparition des symptômes. ». Une incertitude constante plane autour du virus et s’accroit avec le risque de nouvelle vague. Combinée à l’anxiété chronique des personnes concernées, l’incertitude se mue en état de sidération, une sorte d’épuisement psychique important.

Une prise en charge, à ce stade, est nécessaire. Le port du masque ne constituera pas un réconfort suffisant pour atténuer l’angoisse. Il faudra alors considérer la thérapie et la rencontre avec des professionnels de la santé mentale. S’isoler pour ne pas affronter la peur n’est certainement pas une solution. « Une anxiété non traitée, si elle s’intensifie, peut se transformer en dépression ou en psycho-traumatisme » précise le psychiatre Olivier Dubois. D’où la nécessité d’être soutenu par des personnes compétentes.

(Anne-Sophie Debauche - Source : RTBF - Illustration : Pixabay - Free-Photos)

Anne-Sophie Debauche

Anne-Sophie Debauche

Rédactrice web - bien être et beauté au naturel - testeuse cosmétiques - écriture addict

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