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Mourir de manière écologique, c'est possible

Nous sommes poussière et nous retournerons à la poussière, dit l'adage... Tous les rites funéraires n'ayant pas le même bilan carbone, peut-on imaginer des obsèques plus respectueuses de l'homme et de la planète?

C'est à ce défi que tente de répondre le Ministre wallon de l'Environnement, Carlo Di Antonio (CDH), en finançant une étude de l'UCL qui vise à transformer le corps humain en compost, indique La Dernière Heure.

Creusons un peu plus ce sujet bien à propos en cette semaine de Toussaint.

En Belgique, pour les trois cents personnes qui décèdent chaque jour, seuls deux choix sont possibles en matière de funérailles: l'incinération ou l'inhumation. Et là, des différences se marquent. Alors qu'au sud du pays, 37 % des défunts optent pour l'incinération, ils seraient 78 % en Flandre à faire ce choix. Cette différence s'explique entre autres par le fait qu'au nord du pays les terrains sont moins nombreux.

Ces deux pratiques ont toutes deux un impact sur l'environnement, le sol, l'air et l'eau. Si de nouvelles alternatives émergent, elles ne sont pas encore encadrées, ni autorisées par la loi. C'est la raison pour laquelle le ministre wallon vient de débloquer une enveloppe de 40.000 euros pour réfléchir à ces questions en collaboration avec l'UCL.

L'étude porte sur la possibilité de développer l'humusation, une technique qui consiste à placer le corps du défunt, sans cercueil, dans un simple linceul, au milieu de 20 centimètres de copeaux de bois d'arbres élagués. Après une année, le corps du défunt se décompose et prend la forme d'un terreau sain et fertile.

Marie Minet, porte-parole de Carlo Di Antonio précise: "Ce processus consiste en un compostage des dépouilles humaines (...) Il apporte également une réponse aux citoyens soucieux d'allier mort et écologie." Ce compostage des corps n'est pas une technique neuve. Il est déjà pratiqué au Canada pour le bétail. A ce jour, aucun test n'a été réalisé sur des cadavres humains. C'est l'Earth and Life Institute de l'Université catholique de Louvain qui a été chargé de la mise en oeuvre de cette recherche insolite mais bien dans l'air du temps.

(FvE - Source: La Dernière Heure / Illustration picture: Pixabay)

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