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Lutte contre la drogue: la méthode De Wever très critiquée

Ces dernières semaines ont été passablement agitées dans la Métropole anversoise, secouée par des troubles sur le front du trafic de stupéfiants. Pas moins de 5 grenades ont explosé dans des quartiers du nord de la ville, autour du Parc Spoor Noord, probablement touchés par des règlements de comptes entre des réseaux criminels.

Malgré cette situation très tendue, Bart De wever, le bourgmestre de la ville n'a pas jugé utile de se rendre sur place. "Je ne ferai pas de ballade médiatique", a-t-il maladroitement déclaré, laissant les riverains en proie à leurs peurs.

Ces trois dernières années, on a relevé la commission de 60 actes de violence, dont des enlèvements, des échanges de tirs et des explosions de grenades, la plupart dans le nord de la métropole, aux confins de Borgerhout, Deurne et Merksem. La politique menée pour tenter d'enrayer l'emprise des bandes organisées n'a pas porté ses fruits jusqu'ici, malgré la création d'une unité d'élite dans le cadre du Stroomplan (plan du fleuve) lancé il y a un an.

Aujourd'hui, certains critiquent ouvertement la manière dont le bourgmestre Bart De Wever gère la lutte contre le trafic de drogues. Les juges Ken Witpas et Manolo Tersago, de la police judiciaire fédérale, jugent même que le bourgmestre est en partie responsable de la situation actuelle.

Bart De Wever a lancé une politique de lutte contre la drogue 'visible' en 2013. Si le juge Manolo Tersago reconnaît que de nombreux dealers de rue ont disparu, il estime que la police locale manque de moyens pour lutter contre les plus gros trafiquants. Si la disparition des "petits dealers" est une bonne chose, ces personnes étaient également de bons indicateurs, déplore Ken Witpas, magistrat spécialisé en la matière.

Pour lui , il faut également mettre l'accent sur les campagnes anti-drogue et l'accompagnement des toxicomanes. "Les autorités locales ne se soucient pas assez des consommateurs de drogue. Je ne vois aucune initiative sur le plan de la prévention. Les toxicomanes sont livrés à eux-mêmes," regrette-t-il.

Le juge pointe ainsi un double jeu néfaste : ce sont les mêmes personnes qui réclament à la fois plus de fermeté et d'arrestations mais qui réduisent les financements.

(LpR - Source : Le Vif/7sur7/Photo by Jonathan Gonzalez on Unsplash)

LpR

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques politique - société - économie - conflits

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