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Le MR veut créer un registre belge des violeurs

Faut-il créer, comme le propose le MR, un registre fédéral des auteurs de violences sexuelles? Cette proposition, qui est un point programme électoral du MR s'inspire d’un système similaire, utilisé par les autorités de Québec.

L'idée? Rassembler dans un fichier centralisé toutes les données-clés sur les délinquants sexuels : identité, photo, signes distinctifs, données ADN, immatriculation des véhicules éventuellement utilisés, etc.

Le MR balaye par avance les critiques de ceux qui jugeront un tel fichier problématique d'un point de vue juridique, en matière de vie privée, notamment. "Mais attention, il ne s’agit nullement d’un annuaire des violeurs et pédophiles", s’exclame Gautier Calomne, député fédéral MR, qui a préparé le terrain de ce point du programme des libéraux. Le registre sera créé dans le respect "le plus strict" des lois relatives à la protection de la vie privée, assure-t-il.

"Il n’est (...) pas question de soutenir la création d’un registre dont les données seraient consultables par les citoyens. Il s’agit d’un registre accessible uniquement aux enquêteurs de police et aux services de justice. L’idée serait aussi de l’ouvrir à des partenariats de coopération au niveau européen", précise Gautier Calomne.

Les libéraux, en plein recentrage électoral, disent assumer la fermeté de cette proposition, en la justifiant par les statistiques inquiétantes des violences sexuelles en Belgique, où 100 viols seraient commis chaque jour.

Si l'on veut rendre effective les peines infligées aux délinquants sexuels, ce registre est une nécessité, juge le MR. "Face à la réalité insoutenable et au calvaire des victimes, nous devons agir et nous le ferons au travers de ces mesures concrètes", plaide Gautier Calomne.

Sur base de quelles données existantes un tel registre pourrait-il voir le jour? Depuis 2003, la banque de données Viclas, pour Violent Crime Linkage Analysis Systems, a recensé pas moins de 10.000 cas de viols, agressions sexuelles et crimes violents.

Cette banque de données comportementale de la police fédérale, s'appuie sur un questionnaire très détaillé pour analyser pas moins de 622 cas de viols dont les auteurs sont connus, afin de les comparer avec d'autres cas non résolus pour établir d'éventuelles similitudes dans les modus operandi.

Cette banque de données existante est curieusement ignorée ou sous-exploitée par de nombreuses zones de police locales. Faut-il alors en créer une nouvelle? Ou simplement se servir de ce qui existe déjà?

(LpR/Picture : Pixabay )

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques politique - société - économie - conflits

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