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Crise sanitaire : l'impossible émergence du "nous" avant le "je"

Dans une série de débats intitulés "Coronavirus, une conversation mondiale" France Culture a interrogé le philosophe belge François de Smet, par ailleurs président de Défi. Il estime que confinement et pandémie nous contraignent à repenser notre "trop-plein" d'individualisme.

Face à la pandémie de coronavirus, 'Le Temps du Débat', une émission de France Culture, a rencontré des intellectuels, artistes et écrivains du monde entier pour proposer aux Français le regard d’une série d'intellectuels étrangers sur la crise que nous traversons. Ce mardi, c'est François de Smet, député fédéral et président du parti DéFI qui était invité à donner son opinion.

Médiatisation et globalisation sont les premiers angles de ses observations, alors que l'information fait son miel de comparaisons malsaines et inévitablement faussées entre différentes régions ou états. "(...) nous assistons hébétés au déferlement (du virus) sur toute la planète, au point que la faculté de combattre cet ennemi microscopique devient, dans une narration mettant en jeu des lignes et des courbes, l’instrument de mesure d’une compétition inversée entre États, et de leurs capacités d’organisation et de réaction", regrette-t-il.

Pourquoi cette pandémie fait-elle surgir ces modèles de sociétés devenues des additions d'égoïsmes, incapables de penser le vivre ensemble? "C’est parce que le virus passe par beaucoup pour ne blesser et tuer qu’une petite partie", indique-t-il . (...) "Nos nations ne sont pas à égalité pour penser ce 'nous' auquel cela arrive. Ce 'nous' ne nous est plus instinctif. Et c’est ce que nous semblons en particulier payer, pays occidentaux, somme d’individus qui ne font pas société," argumente-t-il.

Comment alors trouver le nécessaire équilibre entre liberté individuelle et mesures sanitaires globales? "Ce virus nous force, pour le combattre, à être contre-intuitif et à penser le 'nous' avant le 'je'. Le problème c’est que nous avons besoin de catastrophes pour nous rendre compte de la plus-value du nous. (...) Nous sommes presque incapables de sentir la nécessité de ce nous hors crise. "

(LpR - Source : France Culture: Picture : Pixabay)

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques politique - société - économie - conflits

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