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Le MR doit-il prendre un 'virage social'?

La gigantesque claque infligée par les électeurs bruxellois au MR du Premier Ministre Charles Michel n'en finit plus de faire des vagues parmi les différentes ailes de la famille libérale. Il faut dire que le tableau est bien sombre. Des bourgmestres libéraux ont été emportés par la tempête, des majorités ont coulé à pic.

Seule petite éclaircie dans ce marasme Vincent De Wolf qui conserve haut-la-main son poste de bourgmestre à Etterbeek et reste avec Boris Dilliès (Uccle) un des deux seuls patrons de commune à Bruxelles

Souvent jugé trop conciliant et critiqué au sein de sa propre formation, Vincent De Wolf incarne pourtant une sensibilité qui pourrait, selon certains, sauver les libéraux du naufrage lors des élections fédérales de mai 2019. La ligne prônée par Alain Destexhe ou Alain Courtois qui appellent à une droitisation du MR, a peut-être vécu.

Pour Vincent De Wolf, il faut revenir d'urgence aux principes du libéralisme social. "Je suis un fils d'ouvrier et on m'a toujours objecté que j'étais à la gauche du parti. Mais je le revendique. Le libéralisme social a été inventé il y a longtemps déjà par Louis Michel et, modestement, par moi. C'est l'un des enseignements de ces élections. Il faut que le MR vienne en aide aux plus démunis, qu'il encourage les gens à progresser socialement. (...) Il faut créer de la richesse grâce aux entreprises privées et à l'effort individuel et ensuite la partager."

Vincent De Wolf entend constituer rapidement un groupe de réflexion sur ces thématiques. "Il s'agit de redéfinir un programme plus adapté aux réalités bruxelloises. J'irai voir bientôt Didier Reynders au sujet de la constitution de ce groupe de réflexion", explique-t-il

Vincent De Wolf, a quelques idées pour faire prendre aux libéraux ce virage à visage plus humain. "Comme bourgmestre, j'ai par exemple réquisitionné un immeuble de 150 places pour les sans-papiers. Personne d'autre n'avait fait cela avant. À Etterbeek, on a le plus haut taux de crèches, on crée des logements sociaux, des logements moyens, on a créé des services aux personnes handicapées et aux personnes âgées qui n'existaient pas ailleurs. On est ouvert à l'immigration… J'ai été toujours conscient de la réalité sociologique. À Etterbeek, il y a des quartiers dont les habitants connaissent de sérieuses difficultés sociales, des gens qui vivent dans des greniers ou des garages, dans des locaux de 9 m2…", souligne-t-il.

Des idées qui sont à des années-lumière des signaux émis par le gouvernement Michel où visites domiciliaires, politique migratoire, et durcissement du ton envers les allocataires sociaux sont de mise dans une coalition très droitière avec la N-VA 

(LpR - Source : La Libre/Picture : Belga)

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