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Le CDH dénonce un "gouvernement macho"

La célèbre formule "jobs, jobs, jobs" de Charles Michel ne semble pas totalement convaincre le CDH, peut-on lire dans La Dernière Heure.

La raison de ce doute ? Si l'on en croit Antoine de Borman, directeur du Cepess (centre d'étude du parti) et idéologue en chef du CDH, "jobs, jobs, jobs" a oublié les femmes.

Si le gouvernement fédéral se félicite régulièrement des 219.000 emplois qui ont été créés depuis 2014, l'idéologue pointe un tableau nettement moins reluisant, en particulier pour les femmes.

S'appuyant sur la dernière étude menée par le Cepess, Antoine de Borman livre son point de vue : "La capacité à créer de l'emploi a été ces dernières années plus faible chez nous que dans les pays voisins. Par rapport à eux, nous sommes moins arrivés à tirer profit de la bonne conjoncture économique".

Et de poursuivre: "Nous avons un motif d'inquiétude important. Entre 2007 et 2014, la croissance de l'emploi a été très fortement tirée par les femmes. Sur 10 ans, l'emploi des femmes a augmenté de 10 % ! Dont 8,7 % entre 2007 et 2014 ! C'est très frappant. Depuis 2014 et l'arrivée de ce gouvernement, le taux de croissance de l'emploi des femmes est plus de deux fois inférieur à ce qu'il était auparavant."

Pour le CDH, la baisse de la croissance de l'emploi des femmes est à mettre en lien avec le retrait des mesures sur l'allocation de garantie de revenu (AGR). Pour rappel, l'AGR, une mesure portée à l'origine par Joëlle Milquet, a pour objectif de valoriser les travailleurs à temps partiel. Cette mesure permettait à ces travailleurs de bénéficier d'une partie de leur allocation de chômage tout en travaillant. Mais petit hic... le 1er janvier 2015, le gouvernement fédéral a réduit à hauteur de 50% le montant de l'AGR après deux ans d'activité.

L'étude indique que pour les travailleurs concernés, la perte de revenu est estimée à plus de 2 000 euros net par an. En outre, 78 % des bénéficiaires de l'AGR étant des femmes, ce sont elles qui se retrouvent en majorité dans des pièges à l'emploi. "Certaines ne gagnent pas assez que pour avoir intérêt à travailler", précise encore Antoine de Borman.

Pour le directeur du Cepess, l'analyse n’ayant pas été faite sur le plan du genre, c'est la politique d'un gouvernement macho qui a oublié de soutenir l'emploi des femmes. 

Fort de constat, le CDH plaide pour un retour de ces allocations de garantie de revenu. Poursuivant dans ce sens, le parti demande aussi à ce que les personnes qui travaillent à temps partiel et en intérim puissent à nouveau bénéficier d'allocations de chômage.

Ces deux demandes figureront dans programme du parti pour les élections de 2019, conclut Antoine de Borman.

(FvE - Source: La Dernière Heure - Illustration Picture: Pixabay)

 

Fabienne van Elmbt

Fabienne van Elmbt

Rédactrice web / Life & Professional coach

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