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La N-VA seule contre tous

Que cela plaise ou non à la N-VA, la Belgique signera le pacte de l'ONU sur les migrations. Point à la ligne.

Charles Michel, Premier ministre d'une coalition plus droitière que l'ADN du MR, avait déjà payé dans l'opinion les pots cassé après le dossier des visites domiciliaires, où il était apparu impuissant face aux exigences de la N-VA. Pas question cette fois-ci d'apparaître comme le pantin ou le paillasson des nationalistes flamands.

D'autant que des élections cruciales pour les libéraux francophones auront lieu en mai 2019 et que le moment n'est sûrement pas à abandonner les valeurs libérales pour donner des gages à la triplette De Wever/Jambon/Francken, elle-même attaquée sur sa droite par le Vlaams Belang.

Cette fois, Charles Michel n'est pas seul. Largement soutenu dans cette approche au sein de son parti, échaudé par les résultats aux communales, le Premier Ministre est aussi appuyé par l'Open VLD et le CD&V. Le vice-Premier ministre Alexander De Croo demande à la N-VA d'arrêter de courir après l'extrême droite. Kris Peeters, lui, ne veut pas "être dans le même wagon que la Hongrie, la Roumanie et d'autres qui ont annoncé qu'ils n'approuveraient pas le texte."

Le pacte de l'ONU sur les migrations vaut-il une crise ? Le gouvernement Michel peut-il trébucher? La N-VA veut-elle vraiment aller au clash faire tomber le gouvernement à quelques semaines des élections ?

Si les nationalistes flamands quittent le gouvernement, on irait sans doute vers des élections anticipées. Mais, jusqu'à preuve du contraire, Bart de Wever devra trouver au moins un partenaire francophone pour former un futur gouvernement fédéral. "On est à fond derrière Michel, il a raison de tenir bon cette fois-ci.", note une source MR bien informée.

Mais l'heure semble plutôt à l'apaisement. Bart De Wever a ainsi a expliqué mardi qu'il ne voulait pas mettre Charles Michel en difficulté. Il peut en effet tranquillement lâcher du lest. La séquence a assez duré et l'électorat de la N-VA a parfaitement compris le message.

Même seul contre tous, le parti de Bart De Wever a peut-être déjà réussi son coup.

(LpR/Picture : Belga)

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