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Guerre ouverte entre Jan Jambon et Catherine Moureaux

La nouvelle bourgmestre de Molenbeek, Catherine Moureaux (PS) a laché une petite bombe mercredi, en expliquant à Het Laatste Nieuws que le Plan Canal n'était pas "une bonne chose". Ce plan, lancé début 2016 dans la foulée des attentats terroristes de Paris, vise notamment à un contrôle renforcé des domiciles, des mosquées et des salles de prière. Il devait permettre un contrôle plus efficace des personnes radicalisées et une lutte renforcée contre le trafic de drogue.

Catherine Moureaux plaide, elle, pour une véritable police de proximité, afin d'améliorer les contacts avec les citoyens. "Personne ne s'occupe de la sécurité routière par exemple. Molenbeek a besoin d'un plan socio-économique, pas d'un plan Canal dans lequel tout va l'argent" déclare la bourgmestre socialiste. "Je veux davantage de policiers", a-t-elle lancé, demandant au ministre Jambon de revoir la norme fixant leur nombre à attribuer aux zones de police, défavorable à Bruxelles. "Nous manquons d'agents de quartier. Et nous manquons de policiers pour assurer la sécurité routière et lutter contre le tapage nocturne", a-t-elle détaillé

Très critique à l'égard du gouvernement fédéral, Mme Moureaux qualifie Charles Michel et Jan Jambon de "sans coeur". "Ils cherchaient un bouc émissaire et c'est devenu mon père. Molenbeek a servi de propagande à la N-VA", martèle-t-elle.

Piqué au vif, le ministre de l'Intérieur espère que "la nouvelle bourgmestre ne va pas gommer les efforts passés et ne pas laisser les criminels agir en toute impunité". Il souligne que le Plan Canal concerne non seulement la police, mais aussi l'échange d'informations.

"Nous avons besoin d'humanisme pour éviter que des jeunes se radicalisent", rétorque Catherine Moureaux au quotidien Het Laatste Nieuws.

"Plutôt que de vouloir exister une nouvelle fois sur le dos de Molenbeek, le Ministre de l'Intérieur devrait s'occuper des conditions de travail de ses policiers qui déposent un préavis de grève aujourd'hui et qui lui reprochent un manque de respect et de dialogue", a-t-elle conclu.

(LpR/Picture : Belga)

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