Politique

Mercredi soir, l'émission de la RTBF 'À Votre Avis' consacrait son débat aux mouvements citoyens, alors que deux grandes vagues de protestation traversent actuellement notre pays : les gilets jaunes se battent contre la hausse des taxes et la baisse de leur pouvoir d'achat, tandis que 75.000 marcheurs se sont mobilisés à Bruxelles pour le climat. Pouvoir d'achat et écologie sont-ils compatibles?

Les deux causes peuvent en tout cas trouver des points de convergence sur le terrain de la fiscalité, comme le soulignait sur le plateau une citoyenne portant le gilet jaune. Pour Samuel Lietaer, organisateur de la marche pour le climat du 12 décembre, la fiscalité doit être beaucoup plus juste : "Les épaules les plus fortes doivent porter les charges, notamment cette transition écologique".

D'après Élodie Doppagne, figure des gilets janes, l'argent est à chercher au niveau des entreprises. Un point de vue également défendu par Philippe Lamberts, député européen écolo, qui pointe l'individualisme des États membres qui baissent leur taux nominal d'impôts sur les sociétés afin d'être fiscalement plus intéressant et d'attirer les multinationales.

"C'est le chacun pour soi, et chacun y va de sa déduction du taux nominal d'impôts sur les sociétés, de ses cadeaux et niches fiscales offertes aux entreprises sous le motif qu'on devrait déjà être très contents qu'elles créent de l'emploi et que ça devrait être suffisant. La plupart des bénéfices ne sont pas réinvestis dans les entreprises, ils sont redistribués sous forme de bonus et sous forme de dividendes, qui la plupart du temps, sont imposés à des taux inférieurs aux taux auxquels le citoyen est imposé", explique-t-il.

Il ajoute que depuis dix ans, un projet d'harmonisation européenne sur les impôts de société existe. il faut s'en servir afin que les multinationales ne puissent plus jongler avec les les écarts de fiscalité en Europe.

(LpR/Picture : Pixabay)