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Ecolo veut dépasser la N-VA aux législatives

Récemment élu à la coprésidence d'Écolo, Jean-Marc Nollet, qui travaillera en binôme avec Zakia Khattabi, fixe au parti vert des objectifs ambitieux pour les élections législatives de mai 2019. Dans un entretien accordé à La Libre, son premier exercice du genre depuis qu'il est arrivé à la tête des écologistes francophones, il décode les enjeux électoraux à venir. Pour lui, le rapport de forces entre les verts et la N-VA sera déterminant pour la suite.

"Au niveau fédéral, il y a 12 députés verts à la Chambre (Écolo + Groen, ndlr) et la N-VA en compte 31. L'objectif pour les élections fédérales sera que les verts deviennent le premier groupe politique à la Chambre. Si on projette les résultats du 14 octobre, nous sommes déjà à égalité : 23 députés Écolo-Groen et 23 députés N-VA", lance d'emblée M. Nollet.

Interrogé sur les raisons de cette focalisation sur un duel entre son parti et les nationalistes flamands, Jean-Marc Nollet explique les raisons de ce choix : "A travers cet objectif, ce sont deux modèles de société qui s'affrontent. Les verts sont le réceptacle de la vision alternative au projet nationaliste, populiste et conservateur. Ce projet est gris, fermé, craintif. Notre modèle est ouvert, cosmopolite, avec une capacité de dialoguer par-delà les frontières. Nous pouvons proposer autre chose que ceux qui ne jurent que par la croissance et la quantité. Nous, c'est la qualité, l'économie circulaire. Le projet écologiste et le projet N-VA se concurrencent de manière frontale et coalisent autour d'eux des alliances. Pendant ce temps, les autres formations sont larguées, elles sont restées ancrées dans le monde du XXe siècle. Je ne parle pas du CDH, bien sûr, qui lui est resté coincé au XIXe siècle… Quant au MR et au PS, ils ne sont plus en mesure de répondre aux nouveaux enjeux. Leur corpus idéologique commun - la croissance, le productivisme - ne répond plus à rien. Constamment accroître le gâteau pour le répartir tantôt vers les riches, tantôt vers les pauvres, ça ne tient plus la route", explique-t-il.

Impossible, donc pour les écologistes de gouverner avec le parti de Bart de Wever, Jan Jambon et consorts? "Tout qui analyse lucidement la situation arrive inévitablement à cette conclusion. Oui, tout nous oppose. Les valeurs, la conception de la société, les propositions et la manière de faire la politique", conclut le coprésident d'Ecolo.

(LpR - Source : La Libre/Picture : Belga)

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